Charlyne Cerclé Carcy

04/04/2020

En ce moment, je dors mal. Et très peu. A peine quelques heures par nuit.

J'en passe plusieurs à me tourner et retourner dans mon lit sans trouver le sommeil.

Je finis par abandonner, souvent vers le coup de 5h, et vais sur le minuscule espace qui me sert de terrasse.

C'est mon moment préféré.

Les Parisiens se confinent ; les oiseaux en profitent.

Ce n'est sûrement pas le même que celui de la semaine dernière, mais c'est toujours aussi doux.

Je tente de faire abstraction du bruit de la machine à café afin d'écouter ces piaillements quelques minutes de plus.

Je ressors avec ma tasse brûlante pour apprécier le silence et le ciel qui s'éclaircit doucement.

Vers 8h30, ça commence à s'agiter. Le radio-réveil de mes voisins se met en marche et laisse échapper une douce mélodie, souvent un air de bossa-nova.

J'ai la sensation d'être en vacances quelques instants.

Un peu plus tard, ce sont les deux fillettes de la maison d'à côté qui sortent dans l'impasse.

Je les entends jouer toutes les deux et courir après leur chat.

Au loin, le clocher de l'église du bas de ma rue m'informe qu'il est déjà 10h.

Les bruits des rares voitures qui passent sont assourdis par les immeubles autour.

L'après-midi est très calme.

Parfois, le son strident d'une ambulance déchire le cocon fragile dans lequel je me suis confinée.

Heureusement, cela ne dure jamais longtemps.

Le soir finit par arriver, ramenant discrètement avec lui les quelques-uns qui ont dû aller travailler et qui passent sous mes fenêtres.

Je les observe de loin, le double vitrage bloquant le bruit de leurs talons sur les pavés.

Je vais retenter de dormir un peu.

 

19 mars 2020