Adage n°43.1.
Parez la pierre, elle devient merveille.
Sarah Nancy
16/07/2022
J’y entends la recette de la merveille, sur une mélodie de Michel Legrand – mélodie et recette magnifiquement (et faussement) simples. Une seule action à effectuer, et un seul ingrédient : une pierre tout court, qu’on imagine la plus humble, irrégulière, sans couleur définie, gêneuse bien malgré elle sous le pied, ou utile et déjà à sa place. Une pierre qu’on n’a pas cherchée, qu’on ramasse, et c’est tout.
Cela dit, il n’est pas question d’une pierre, mais de la pierre. Peut-être est-ce un éloge de la pierre en général. C’est l’action de « parer » que l’on supposerait alors toute simple : un rien habille la pierre, qui ne vous décevra jamais. De là, que dérouler ? Rien qui ne m’emballe vraiment : une histoire grandiloquente des pierres sur lesquelles on bâtit ; ou une évaluation des mérites respectifs des matériaux. Parez le bois, il devient roi : oui. Parez le silicone, il devient icône : non.
Ce que j’aime pourtant dans cet adage est moins que tout cela, et peu justifiable. C’est l’incitation – pas même un défi – à croire en la possibilité d’une vraie, absurde, magique transformation, et à tenter quelque chose en ce sens. Mariez la mère, elle devient vermeille. Parlez l’hier, il devient sommeil. Paraît le père, il devient abeille. Narguez la mer, elle devient perverse. Allez-y. Vraiment.