Abécédaire
Franck Alegret-Bourdon
09/05/2015
Parade amoureuse hellène. Déclaration virile et violente dont les victimes les plus célèbres donnèrent une Iliade, Eleusis et l’Europe. L’amant enlève : acte marquant la prise de possession. Loin des princes qui charment et des codes galants. Il est des ravisseurs pas toujours ravissants.
Allons nous promener du côté des Sabins.
Ne pas oublier de laisser aux parents quelques têtes de bétail ou des pièces d’argent en guise de réparation.
Tout se vole ou tout se vend.
Ravissement.
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Dionysiaque ou apollinienne, inspiration. Nous glissons alors de l’amant à l’aimant. C’est la force qui fuse, qui attire et se transmet du père à ses filles les Muses aux poètes enthousiastes jusqu’à la tourbe étonnée.
Souffle qui gonfle les poitrines comme les voiles des navires, qui fait chanter les instruments et qui nous offrent des poèmes parfaits en un instant !
Fi du labeur de l’art et des soirs studieux,
Ravissement.
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L’âme en voyage mystique. Assis ou allongé, il n’est jamais fatigant. C’est le rapt attendu, élection et consécration.
Sur la toile les anges sans effort aucun portent Saint Paul vers les cieux, loin des terrestres architectures, au-dessus de la bible et du glaive. En ligne directe avec Dieu sans friture malgré un ciel sombre et houleux qui annonce un orage de printemps.
Dans le marbre le ciseau fige les convulsions extatiques. Un ange plonge et plonge à nouveau sa lance à la pointe enflammée dans le cœur et jusqu’au fond des entrailles de Thérèse. D’une fenêtre dérobée la lumière inonde la sainte de ses rayons dorés. Oh la joie de monter.
Finalement, ça n’a pas l’air si mal ce genre de
Ravissement.
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Un village perdu, de mousse et de carton. Un ruisseau de métal qu’enjambe un petit pont. Un enfant vient de naître. Et lui lève les bras. Possédé par les fées, sublimé par cet humain miracle, ses mots sont de silence et de contemplation.
Tout est naïf et vrai.
Jamais ravi se ment.
Ravissement.