Exergue n° 117
« La méthode de l’analyse des textes laisse une certaine latitude à l’interprète : il est libre de choisir et de mettre l’accent sur ce qui lui plaît. […] Dans les études de ce genre on n’a pas affaire à des lois mais à des tendances et à des courants qui s’entrecroisent et se complètent de diverses manières. Je n’ai aucunement songé à ne présenter que ce qui servait le mieux mon propos ; au contraire, je me suis efforcé de faire place à la diversité et de donner de l’élasticité à mes formulations. »
Erich Auerbach, « Postface », Mimesis. La représentation de la réalité
dans la littérature occidentale, Tel Gallimard, 1994 (1ère éd. 1968), p. 553.
Hélène Merlin-Kajman
19/04/2014
Miroitements.
Superpositions de temps, feuilletages de textes longuement cités, analyses retenant dans leurs vibrants filets ce qu’il y eut de plus incarné dans l’expérience littéraire du passé.
Fragilement incarné, obstinément conjoint.
Et tous les textes en ressortent, mieux qu’éclairés ou digérés, respirés. Nous exerçant aussi à la respiration.
(Nous ne savons pas pour qui nous écrivons, à quel temps nous destinons nos propres exercices transitionnels, ni quel « public » empruntera nos passerelles, au-dessus de quels gouffres nous les aurons lancées.)
L’élasticité ne tend aucune fronde, c’est celle, sans attendre, d’une disponibilité.
« Voilà ce que j’avais encore à dire au lecteur. Il ne me reste plus qu’à le trouver, – à trouver ce lecteur. Puisse mon ouvrage rencontrer ses lecteurs, aussi bien mes amis de jadis qui vivent encore que tous les autres auxquels il est destiné. »