Abécédaire
Alexis Hubert
10/01/2015
Empathie : compréhension de l’autre sans démonstration pathétique, sans s’y engloutir.
L'empathie, ce pourrait être un comme si : être capable de ressentir en soi le monde intérieur de quelqu’un, de se mettre à sa place, mais sans jamais oublier la distinction entre soi et autrui.
Où s’annulent les frontières, la sympathie : souvent impuissante à contrôler son émotion, elle joue à perdre toute identité ; intéressée, l’agitation pour l’autre vient de son propre trouble.
Or, empathique n’est pas emphatique. Qui veut comprendre l’autre décentre son ego, désinvestit ses propres affects, bannit les jugements de valeur. L’empathique a souvent l’écoute active et l’intelligence des silences. Les mots à soi semblent rares là où tout est idée, représentation mentale d’un état.
Ce serait oublier le jeu de mimes, où des gestes viennent de l’autre et où les neurones miroir ne sont plus si abstraits.
Rien à demander, rien à recevoir, tout juste confirmation émouvante de l’existence de l’autre autant que de notre interdépendance : don de l’empathie.
Au quotidien, l'empathie, invisible passage suspendu entre soi et autrui, en silence, participe activement à une politique du lien et à une éthique du soin.