Abécédaire
Hélène Merlin-Kajman
22/11/2014
Le communisme déclare un avenir possible de l’humanité où les êtres humains suivraient sans y être contraints la vérité de leur égalité originelle et sauraient mettre en commun tous les biens donnés par la nature ou produits par le travail.
L’histoire semble prouver que sans ce rêve ardent d’un partage égal et d’une réciprocité généreuse entre tous les hommes et toutes les femmes, on ne combat guère l’injustice ; raison pour laquelle je ne voudrais pas d’un monde où l’on cesserait d’y puiser de l’espérance. Mais elle prouve aussi que ce rêve ardent est plein d’erreurs et de terreur, et qu’en son nom les injustices les plus inattendues et les plus violentes ne manquent pas d’être commises.
Entre ces deux propositions qui ne forment pas les deux plateaux d’une balance (car son fléau est évidemment et définitivement faussé), entre ces deux horizons qui sont comme le strabisme de l’humanité, quelque chose devrait toujours trembler, s’élancer et savoir se suspendre, afin qu’aucun rêve ne vienne jamais détruire l’ardeur qui le fit naître, afin qu’aucune ardeur n’arrête d’autres joies et d’autres élans possibles qui naissent eux aussi de ce fléau faussé.