David Kajman

12/11/2016

Processus :

1) imagination d’un monde tel qu’il devrait être

2) mise à distance de ce monde idéal comme relevant du seul fantasme de quelques paumés ou d’une majorité d’égarés

3) chez certains, peut-être, tard le soir : nostalgie de ce monde tel qu’on a cru un jour qu’il était.

4) Mais voilà, essayer de tendre vers une réalité plus belle, c’est dur. Et certains de ceux qui s'y sont essayés ont échoué. Et d’autres, désespérément, continuent d’essayer et d’échouer. Alors : mise à distance de ce monde-tel-qu’il-devrait-être comme relevant du seul fantasme de quelques paumés…

∞) … et la même rengaine ad vitam : au XVIIe siècle, « le loup est un loup pour l’homme » alors mieux vaut mordre qu’être mordu ; au XIXe siècle, « foules laborieuses, foules dangereuses », foules rêveuses, foules frondeuses ; au XXIe siècle, « passer ses nuits debout et péter quelques vitres c’est bien joli, mais franchement on n’est pas dans le monde des bisounours »… Et toujours, toujours : « Sois pas naïf, tu vas quand même pas me dire que… »

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De fait, je ne suis pas naïf.

Je n’attends des mondes que ce que nous en ferons, et je sais parce que nous le décidons que la multitude des nuances et des rapports nous laisse une place pour en inventer d’autres, et en prendre soin.