Hélène Merlin-Kajman
20 octobre 2012
Invitation aux dialogues
Cette semaine, nous publions le compte-rendu d'une rencontre du séminaire de Transitions avec Sandra Travers de Faultrier, à la fois spécialiste de littérature et spécialiste du droit. Pour elle, les fictions juridiques et les fictions littéraires sont soeurs jumelles, et il existe une « langue secrète » entre les deux disciplines.
Ce n'est pas forcément notre point de vue, comme on le verra : nous pensons important de conserver la différence, voire l'antagonisme, des angles d'approche sur le monde. Les disciplines ne poursuivent pas le même but, même si elles peuvent se rencontrer sur un horizon commun. Telle est bien du reste la question que posait, la semaine dernière, le texte de Sébastien Balibar qui servira de point de départ à notre dialogue, lundi 22 octobre prochain.
C'est la raison pour laquelle les séminaires de Transitions ne sont pas à nos yeux des exercices d'interdisciplinarité ou de pluridisciplinarité, mais des dialogues, à nos risques et périls.
L'ardente défense du contresens par Paul Laborde, ou plutôt de la bonne infidélité que requiert tout texte, nous emmène aux antipodes du droit. Pour lui, le texte réclame un contact, mais sans négation de l'altération que cause, en tout texte, la fuite du sens.
Quant à Laurent, il nous suggère d'ajouter une question à notre questionnaire sur la littérature : « Vous a-t-on dissuadé de lire ? ». Et à celle de savoir s'il est grave que les enfants ne parviennent pas à lire, il répond : « Non. Mais un peu quand même ».
Enfin, Natacha Israël déplace, comme en l'effeuillant délicatement pour nous, une citation de Baudelaire où il est question de transition et... de beauté !