Séminaire de P. Hochart et P. Pachet : séance du 7 juin 2013           

La dernière séance du séminaire de cette année aura lieu le vendredi 7 juin, de 13h à 15h, à l'EHESS : salle 3, RDC, bâtiment Le France, 190-198 avenue de France, 75013 Paris (métro quai de la Gare).

Nous voudrions vous y faire découvrir et approcher l'œuvre de l'écrivain et artiste chinois Gao Xinjiang, prix Nobel de littérature en 2000, qui vit en France, à partir de son roman Le livre d'un homme seul (Points Seuil, 8 euros, vous devriez vous le procurer, mais il y aura des photocopies), livre écrit en France, en chinois, de 1996 à 1998.

Nous allons diriger notre attention sur les chapitres 8 et 36 : le premier une scène intime, entre le personnage (désigné par "tu") et son amie Marguerite, allemande et juive ("elle"). La relation sexuelle avec "elle" renforce chez "tu" le sentiment d'exister dans le présent, en échappant au passé ; "elle", au contraire, veut replonger dans son histoire, dans l'Histoire. Le chapitre 36 se situe pendant la période confuse et violente de la "révolution culturelle" (1966-1968) quand l'intégrité, y compris morale, de chacun, est menacée. Le héros y est désigné par "il".

Cette alternance entre les chapitres en "tu" et ceux en "il", qui ne gêne nullement la lisibilité du roman, au contraire, demande à être interrogée. Elle est liée à l'itinéraire que parcourt le héros, ou l'auteur, pour devenir un homme libre, pour s'émanciper de l'emprise que le pouvoir totalitaire exerçait sur sa vie, sur ses pensées, ses souvenirs, sur ses perceptions.

Pour mieux saisir le texte, dans sa construction, dans son texte original en chinois (même si la traduction française semble excellente), nous aurons l'aide de Xiao Yingying, qui travaille à une thèse sur Gao sous la direction du sinologue et philosophe François Jullien.

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