Les Convergents
Atelier
Publications sur le thème de l'atelier, donc. Pourquoi ? Parce qu'en continuant à nous pencher sur le travail de certains artistes habitués du site, nous avons eu envie de continuer à tisser le sens, à montrer ce qu'ils ont en commun. Par exemple ce goût, cette nécessité de l'atelier qu'ils ont en partage.
« Je suis chef d'atelier : réalisateur producteur ». Ainsi Christophe Loizillon définit-il son rôle dans l'entrevue qu'il a donnée à Martine Longuet. Ce qui ressort de son discours, c'est sa conscience de la difficulté du métier mêlé à une volonté inébranlable de continuer à trouver le temps de s'asseoir pour penser au moins une heure par jour : « un luxe ». La conscience aiguë du temps qui caractérise son cinéma, Christophe la tient-il de son film de jeunesse, Détail, Roman Opalka ? C'est le portrait d'un peintre, qui, un jour, décide qu'il consacrera sa vie et son œuvre à endurer le temps qui passe. Et son atelier devient le laboratoire de ce projet, et la pellicule devient une trace du temps que l'on endure. Une trace, aussi, de la correspondance balzacienne entre l'homme et le lieu qu'il habite, entre l'artiste et son atelier.
Au sein de la série « 2014 », de Patrice Deregnaucourt, nous avons choisi de mettre en relation deux photos, celle d'un homme et celle d'une femme en train de peindre, les yeux rivés sur une image. Un écran d'ordinateur pour elle, une photo pour lui, et nous aimons imaginer qu'Henri Ekman regarde parfois le mur de son atelier comme ils regardent leur image-modèle. Voir des anges ?
Et puis il y a une petite nouveauté dans Juste, cette année : nous nous sommes mis à faire des commandes. A Patrice Deregnaucourt, nous avons demandé une photo de ce que serait son atelier. Et le résultat a pris la forme de ce qu'il travaille en ce moment : la nature morte.
Coline Fournout, David Kajman, Sarah Mouline