Hélène Merlin-Kajman
15 juin 2013
Pas encore
Transitions publie aujourd'hui un entretien avec Santiago H. Amigorena, dont le projet littéraire se prête à la question de « Trop vrai » (« Intensités »). Dialogue intense qui se poursuivra dans les prochaines semaines.
« Un livre, un poème, une phrase ont-ils influencé votre vie ? » demandons-nous dans notre questionnaire. Artangel92 répond non. Puis se ravise : « Peut-être mais je n’en ai pas eu vraiment conscience... pas encore... »
Réponse songeuse et accueillante ! En un certain sens, elle décrit ici toute la temporalité de la littérature. On pourra objecter qu'elle pourrait aussi décrire la qualité d'une rencontre. Mais une rencontre ne se relit ni ne se transmet. Son effet aléatoire et différé, sa mémoire, en sont purement privés. Artangel92 évoque au contraire un temps où, un livre, un poème, une phrase faisant peut-être retour, il serait possible de les retrouver et de les cultiver.
Voilà qui retirerait évidemment la littérature au régime du « trop vrai ». Et rien ne conviendrait mieux à cette temporalité qu'un exergue écrit sur une citation de Benjamin : Natacha Israël nous embarque avec lui vers des régions enfantines et fantastiques...