Hélène Merlin-Kajman
04 juillet 2020
Sans étourderie
Voici notre dernière livraison de cette étrange année scolaire. Transitions déconfiné depuis les dernières publications du sablier part en vacances, comme vous tous peut-être...
Nous vous donnons pour viatique trois saynètes (de Benoît Autiquet, Mathilde Faugère et Marie-Dominique Laporte) écrites sur un texte de Montaigne qui pourrait bien en fait entrer en écho avec le dialogue que Guido Furci et moi menons depuis quelques mois à partir d’une autre saynète, écrite, elle, sur un texte d’Agota Kristof. Car Montaigne fait des livres tout à la fois la « munition » la plus importante à la vie, et en même temps, la moins sérieuse qui soit, ou plutôt, qui ne vaut que prise dans le continuum de la vie. J’ai essayé de clarifier deux ou trois obscurités qui planaient manifestement sur mes propos : je pourrais résumer en disant que je suis de celles qui croient Montaigne sur parole quand il met en avant ses propres simplicités, lacunes, naïvetés, ignorances, etc.
Et au fond, avec l’adage « Il faut bien que jeunesse se passe » qu’Augustin Leroy et moi-même nous sommes risqués à commenter – lui, clairement comme un jeune homme ; moi, dans un intervalle entre la jeunesse et la vieillesse –, il est aussi question de cette immense opposition entre les munitions du passé (livresques ou non) et l’impréparation, plus ou moins joyeuse, devant l’avenir…
Bonnes vacances à tous ! Que l’été nous replonge dans le continuum de la vie, l’œil ouvert sur l’avenir sans étourderie, et munis de réflexions en tout genre, à commencer par celles que peuvent inspirer, nous l’espérons, nos essais fragmentés…
Nous reviendrons avec un nouvel adage, de nouvelles saynètes (au moins), au début du mois de septembre…