Les Convergents
Convergents n° 1
Deux films. Deux jeunes réalisateurs qui nous donnent à penser sur l'histoire et sur la politique depuis un pays qui n'est pas tout à fait le leur.
Dans Les Immortels, Mandana Ferdos découvre son histoire, celle l’Iran et de la Perse, depuis le Louvre. Dans les galeries, le calme se paye au prix du colonialisme que nous dévoile un regard non occidental. Les Immortels, aux portes de la Perse, en protégeaient la liberté ; et qui sont-ils, les immortels, aujourd’hui ? Face à la démocratie bafouée ou difficile, la démocratie guerrière des gouvernements. C’est dans la colère du peuple et les traditions des gens ordinaires que Mandana Ferdos place sa confiance. Nous aimons voir le film de Mandana Ferdos comme une réponse à la question de notre questionnaire : certaines œuvres traversent le temps, comment l'expliquez vous ?
Apprendre de l’histoire l’exercice de la démocratie, demander en quoi consiste le geste fondateur d’un régime dans lequel on vit, c’est ce que propose, avec douceur et évidence, La voie de la démocratie : parti en Tunisie après la révolution, Cyprien Bisot se demande très simplement ce que c’est que voter pour la première fois.
La dénonciation, l’observation, l’exactitude laissent rêver aux mondes futurs ; et aux œufs, dirait François Cornilliat, arrachés à un « paradoxal appétit ».
Juste collecte les œufs qui entrent en résonance. Juste fait réseau des œufs que l'on nous livre sous le buisson. On peut dire de chaque film ce que François Cornillat cerne du poème qu’il écrit :
« Il était là, à sa disposition, point focal du placide enthousiasme qui lui avait semblé aussi grand que l’univers – et lui était rendu sous ce format discret, avec l’envie d’en faire état ».
Coline Fournout, David Kajman, Sarah Mouline