Abécédaire

              

 
Euphorie n° 2
 
 


H. Merlin-Kajman

12/12/2015

Nous ne faisons pas un dictionnaire ; et les mots résonnent en nous selon notre humeur et la couleur du temps.              

« Euphorie » : vraiment, mon cœur défaille, nulle définition ne me vient. Que n’avions-nous choisi « dysphorie » plutôt que lui.             

 Je mets le mot en berne.              

Je l’examine de loin, je l’observe longuement, avec ses yeux trop brillants, trop exultants.              

Il se calme.              

Je l’approche.             

Je vois bien maintenant ce qu’il a d’exagéré même en temps ordinaire, même les jours où il ne blesse rien en moi, les jours où il coïncide assez bien à ce que je ressens.              

Je comprends qu’il conviendrait toujours de le bannir sauf ponctuellement et pour des choses légères, des moments éphémères (le temps d’un bon vin par exemple).              

Le bannir notamment de la chose politique.              

Il désigne un état qui ne nous apprend rien, qui nous ôte la prudence et même l’énergie.                            

Le bannissement d’euphorie m’apaise.              

J’aperçois comment le bonheur et la vie peuvent réapparaître légitimement. Comment ils réapparaissent.              

Ni l’espoir ni l’ardeur ne sont en berne.   

(Cf. le manifeste de Transitions).

 

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