Hélène Merlin-Kajman

16 juin 2012

 

Le passeur

 

Après le questionnaire de Daphné la semaine dernière, celui d’Artémis ! La Grèce, la Grèce, toujours recommencée, dont on voudrait invoquer le soleil en ces temps de ciel bas et lourd...

Comme Daphné, Artémis, qui a vingt ans, attire notre attention sur l’appauvrissement que peut constituer parfois le fait d’expliquer certains textes littéraires, « car ils sont en quelque sorte “trahis” dans leur visée » : « L’explication empirique dénude et annule les effets qu’un texte peut procurer », ajoute-t-elle.

C’est toujours le problème délicat du « passage ». Transitions veut aider à le poser lucidement. Et à propos de passage, de délicatesse et de lucidité, Brice Tabeling commente une citation célèbre de Serge Daney, à qui nous continuons de la sorte, cette semaine, à rendre hommage (voyez la lettre et l'inédit de la semaine dernière).

Myriam Dufour-Maître enfin, qui fait renaître pour nous la beauté des longueurs dans les textes classiques, pose une question cruciale : « Au passage, un de nos défis civilisationnels : de quelle beauté des paroles pouvons-nous, savons-nous encore, ou non, entourer la mort et l’effroi ? Qui se risquerait encore à la consolatio ? »