Hélène Merlin-Kajman

23 juin 2012

 

Figurations

 

« Quant à moi, je pourrais bien renoncer... » écrit Natacha Israël à la fin de l’exergue où elle commente une citation de Hans Blumenberg. Elle résume par là un désespoir d’époque que notre manifeste évoque aussi : l’avenir est aujourd’hui infigurable. Mais l’écrivant, elle renonce à renoncer.

Car renoncer, c’est ce que nous ne voulons pas faire, à Transitions. A sa manière, « Corbeau et Renard », la nouvelle fable d’Helio Milner qui continue de s’adresser à un enfant imaginaire, s’inscrit dans cet espoir. L’avenir a besoin de littérature, « transformation de l’existence », écrit Florent, enseignant de lettres, dans sa réponse au questionnaire. Comme il l’écrit encore, elle fournit « des scénarios et des formules utiles pour la figuration de soi ».

Mais faut-il vraiment aller jusqu’à dire que « quelqu’un qui ne sait pas lire, c’est quelqu’un qui ne sait pas penser », comme le fait Shadok, professeur de français ?

Alors là, nous ne le croyons pas du tout, à Transitions.