Hélène Merlin-Kajman

29 décembre 2012

 

29 décembre

 

- Les 29 du mois sont tous un peu maussades, un peu revêches. Leur fadeur...

- Transie ?

- Très drôle. Vous insinuez quoi ?

- Rien, rien. Je croyais que le jeu de mots vous dériderait.

- Futile ! Laissez-moi continuer. Je disais que les 29 du mois sont fades, juste là pour faire traîner le temps, le mettre sur les rotules. Et celui-ci, entre Noël et le jour de l’An, dans cette semaine qui lance une arche comme on retient sa respiration, est le pire de tous, excepté le 29 février, le jour Boiteux, mais qui a le bon goût de se cacher trois ans sur quatre.

- Que vous arrive-t-il ? Vous m’alarmez, vraiment. Vous nous aviez habitués à des considérations moins chagrines, moins solipsistes...

- Je n’écris pas pour que vous vous habituiez ! Un 29, c’est comme un dimanche : un jour qui s’enlise. Un chiffre bourbeux où « les enfants s’ennuient ». Synesthésie anti-poétique. Celui du mois de décembre l’exténue avant que le 31 ne l’achève. On attend. L’arche sécrète, ce jour-là, sa lézarde, entre quelques surlendemains de fête. Les guirlandes annoncent qu’elles vont vieillir. Grand trou ponctuel de la Mélancolie...

- Vous exagérez.

- J’exagère, oui ! C’est le hoquet du temps. Ça ne vous plaît pas ?

Eh bien, passez ma lettre !

Sautez à pieds joints dans le questionnaire de VDK, dont chaque réponse est un remède contre les lézardes !

Et terminez par l’exergue où une voix joyeuse vous attend...