Hélène Merlin-Kajman

25 mai 2013

 

« Cela de muet à quoi se heurtait son esprit »

 

« - Est-ce qu’il vous est égal qu’un livre soit un bel objet ? », demande notre questionnaire sur la littérature. « Oui. Il doit avant tout pouvoir être lu debout dans le métro », répond Camille.

Beau volontarisme. J’imagine une silhouette dont se saisirait Rodin pour l’ébranler un peu en s’aidant d’autres réponses, entre rigidité et frémissement contenu. Je l’imagine, parce que la contribution d’Aline Magnien à notre réflexion sur la beauté m’a remplie les yeux et la pensée de ses sculptures, ainsi que des peintures de Cézanne. On y comprend par exemple pourquoi le « rêve de pierre » de la Beauté selon Baudelaire devient, dans l'œuvre de Rodin dite Je suis belle, « plus convulsive qu’apollinienne »...

« Törless éprouvait le besoin de chercher sans désemparer un pont, un rapport, un terme de comparaison entre lui et cela de muet à quoi se heurtait son esprit » : tels sont les premiers mots de la citation de Musil que commente aujourd’hui Gilbert Cabasso. Et, lisez, vous verrez que cela aussi, n’est-ce pas, fait écho...