Hélène Merlin-Kajman

05 octobre 2013

 

De transitions en transitions

 

Hommage à Godard, aujourd’hui, grâce à Gilbert Cabasso qui nous a autorisés à republier un article écrit lors de la sortie de Passion !

« Retrouvant il y a peu le texte que j’écrivais fin 82 pour une revue de cinéma quasi clandestine, Ciné-club Méditerranée, je m’étonne d’y trouver jusque dans son titre le destin qu’il lui impose, comme si le travail collectif de Transitions devait aujourd’hui lui redonner son “actualité”, l’inscrire davantage qu’il ne devait l’être à l’époque dans la commune préoccupation qui module toutes les harmoniques – et les dysharmonies – s’associant aux énigmes de la “transition” », écrit Gilbert Cabasso dans son « postambule » à cette republication. Et dans son texte : « Le cinéma de Godard est sans perversion, sans roublardise. Tout en surface, sans autre profondeur que celle d’un champ questionné ».

En plaçant notre rubrique « Juste » sous le signe de la phrase de Godard : « Pas une image juste, juste une image » – n’est-ce pas quelque chose du même genre que nous voulions viser ?

« Un champ questionné », c’est aussi ce que nous ouvre le travail de la métaphore de la transition, travail grave et léger, disparate, miroitant, toujours sérieux, aussi sérieux que le jeu. L'exergue de Brice Tabeling nous confronte aujourd’hui à la séduction de Vautrin. Une transition de plus, inquiétante...

Et pour le questionnaire, Franz Telekom, qui confie « Je dis “j’aime la littérature” mais je pense “j’aimerais bien aimer la littérature”. Je ne la connais pas en fait », répond précisément, chose rare, à la question : « Un livre, un poème, une phrase ont-ils influencé votre vie ? » : « Oui. Peut-être celle-ci : “Les facultés de l’esprit que l’on désigne par le terme d’analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d’analyse” Edgar A. Poe (Double attentat de la rue Morgue, si j’ai bonne mémoire) ».