Hélène Merlin-Kajman

02 novembre 2013

 

Lire, une action très intime

 

Il est rare qu’un questionnaire réponde par la négative à la question « Si les enfants n’arrivent pas à lire, est-ce grave ? ». Rare, mais heureux. Marie-Pascale Chevance-Bertin motive sa réponse par une explication que tout enseignant devrait profondément méditer : « Ils liront peut-être plus tard. Lire n’est pas une injonction, c’est une action très intime. »

Et lorsqu’à cette autre question, « Un livre, un poème, une phrase ont-ils influencé votre vie ? », elle répond : « dans les moments de doute, de désespoir, de trouble, certains textes, certaines phrases se logent exactement à l’endroit où nous les attendons sans le savoir », se dessine alors une expérience de la littérature pour nous très précieuse, que complète enfin cette réponse: « Certaines œuvres traversent les siècles. Comment l’expliquez-vous ? » - « L’universalité des sentiments, des émotions, du rapport au monde, de la question essentielle de la mort, de la beauté du langage, et surtout de l’amour. »

Savons-nous toujours ménager ces possibles ?

L’exergue de cette semaine : rapport au monde, émotions, beauté du langage – c’est l’arc-en-ciel baroque du père Binet!