Hélène Merlin-Kajman
30 novembre 2013
De la beauté pas simple, de la simplicité belle
Cette semaine, cette semaine...
... Carole Ksiazenicer-Matheron ajoute une pierre à notre réflexion sur la beauté, une pierre paradoxale : il s'agit de la beauté de femmes fatales, après le romantisme, quand « l'idéalisation de la muse, avant de procéder systématiquement au sacrifice du modèle, perme[t] l'assomption de l'œuvre ». Idéalisation, sublimation, pulsions, dégradation des femmes ou au contraire émancipation, le tout pris dans le motif de la civilisation: la beauté grince, grince de façon inquiétante, comme le fantôme de la mort...
... sur une phrase de Blanchot, l'exergue de Natacha Israël ; et, d'Alice Suares, la réponse à notre questionnaire sur la littérature : ce que j'aime souvent, de plus en plus même, c'est comment ces gestes très simples (écrire, c'est-à-dire répondre à une sollicitation : là, d'une citation ; ici, de nos questions) produisent une toute autre sorte de beauté, intensément simple, presque surprise ou comme étourdie (ou, d'un mot de Jean-Luc Nancy, « désœuvrée »).
Alors « dans une mystérieuse lumière traversant les phrases, quelque chose nous atteint et nous change ». (Alice Suares)
« Alors déjà, peut-être, on est poète avant d’avoir rien écrit… » (Natacha Israël)
... Et voilà qu'en un certain sens, nous retrouvons les questions débattues lors de la dernière séance sur la littérarité (la prochaine aura lieu lundi prochain)...