Hélène Merlin-Kajman

04 janvier 2014

 

L'amitié

 

2014. Voici la nouvelle année. Elle commence si mal en tant d'endroits qu'il faut respirer profondément pour adresser, à tous ceux qui liront, nos meilleurs vœux de bonheur et d’intelligence, avec la conviction, quand même pleine d’espoir, qu’aucun bonheur, aucune intelligence ne nous est inutile. Et nous murmurer à nous-mêmes sans relâche la phrase de Calvino :

« ... chercher et savoir reconnaître qui et quoi, au milieu de l’enfer, n’est pas l’enfer, et le faire durer, et lui faire place... »

Je place en écho le texte écrit par Santiago H. Amigorena pour la présentation de son film, Les Enfants rouges, en salle le 22 janvier : « Les Enfants Rouges est né du désir de savoir si, en travaillant avec d’autres, il m’était possible de sentir ce que je ressens, seul, lorsque j’écris. [...] Le but était de ne pas être guidé par des idées mortes, échues dans un passé lointain sur le papier, mais par des envies vivantes : partagées ».

Santiago H. Amigorena greffe la politique (la vraie) sur l’amitié. Amitié, partage, civilité : leur relation constituera, pour l’année qui s’ouvre, l’un de nos principaux sujets de réflexion.

Et n’est-ce pas par une sorte d’amitié que nos lecteurs répondent à notre questionnaire sur la littérature ? Dominique Pipard-Thavez nous raconte aujourd’hui le rôle, dans sa vie, de la lecture, en 6ème, de Capitaine de 15 ans de Jules Verne sous l’impulsion de sa prof d’histoire : « C’est une dénonciation du racisme. Il m’a influencée car j’ai choisi ensuite d’étudier le droit, les droits de l’homme et les discriminations. J’enseigne ces matières à des adultes ».

Quant à l’exergue de cette semaine : Lacan. Ne cherchez pas le rapport !