Hélène Merlin-Kajman

 


27 Avril 2020

 

 

Sans définition

La semaine prochaine aura lieu la publication mensuelle habituelle, avec des adages « hirondelle », des saynètes « Cendrars », et la poursuite de notre dialogue critique, à Guido Furci et moi-même, avec sa nouvelle réponse à ma précédente réaction.

Nous aurons presque l’impression que tout rentre dans l’ordre.

L’adage sur lequel j’ai choisi d’écrire aujourd'hui, « En avril, ne te découvre pas d’un fil », dit bien qu’il n’en sera rien. Les adages accueillent les soubresauts de l’histoire mieux qu’on ne le croit – et aussi les soubresauts de nos réflexions et humeurs…

Faut-il théoriser ce que nous faisons ici depuis le début du confinement ? Sûrement pas. Nous n’avons rien à démontrer. Aucun profit à tirer de l’épreuve collective que nous traversons, traversons de façon si inégale les uns et les autres (et Transitions ne s’écrit pas dans l’entre-soi, même si nous ne sommes qu’un petit nombre à nous « entre-lire »). Non, je préfère placer l’ensemble sous le signe de quelques minuscules événements des sabliers :

- les yeux baissés des passants rencontrés par Charlotte Taïeb quand elle se promène dehors avec ses enfants, « comme si s'en approcher allait les foudroyer directement sur place » ;

- la pensée de Sarah Mouline qui vient s’enrouler autour d’un mot doublement « étrange/étranger/exilé », « el ghorba », « alors que nous devons rester “chez nous” » ;

- les gestes barrière d’Eva Avian qui « se multiplient jusqu’à ce qu’ils cèdent sans raison – tant pis pour cette poignée de porte » ;

- le téléphone « passé à la javel » du poète des rues Rabah Mehdaoui, rencontré par Augustin Leroy, qui nous parle de la beauté d’un silence qui lui manque ;

- la feuille A4 collée sur une fenêtre sur le parcours de la « sortie d’une heure » de Guido Furci, et sur laquelle est écrit : « CHAQUE LIMITE A SA PATIENCE »…

Et voici le thème de sablier que nous avons retenu pour la prochaine semaine : les rêves. Mais nous poursuivrons les précédents.

H.M.-K.

 

Nous attendons vos textes.

 

Prochain sablier : « Les rêves »

Prochaine saynète : un texte de Blaise Cendrars.

Prochain adage  : « Une hirondelle ne fait pas le printemps »;