Hélène Merlin-Kajman
14 avril 2012
Voici la troisième contribution au dossier « Le contresens » de la rubrique « Intensités ». Le point de vue radical d’Erik Leborgne, pour qui les enseignants doivent savoir baliser le sens d'un texte et surtout empêcher les contresens idéologiques, malveillants comme ceux de Voltaire à l’égard de Rousseau, de germer dans l’esprit des élèves, a suscité notre intérêt et nos questions. Comme vous le verrez sous peu, nous avons organisé un débat avec lui : rencontre heureuse et amicale où les désaccords ont été posés, et qui servira de coup d’essai à d’autres rencontres analogues, nous l’espérons.
Le fait d’expliquer un texte est-il un enrichissement, un appauvrissement, un jeu ? A cette question, qui figure dans le questionnaire que nous vous proposons de remplir en ligne, aurait-il fallu ajouter la trahison, la falsification ?
Le questionnaire de Louis consent à le qualifier d’enrichissement et de jeu, mais se souvient aussi de l’arbitraire des explications selon lesquelles « l’auteur a voulu dire ceci ou cela » et ajoute : « mauvais souvenir scolaire ! » En revanche, Chiara n’hésite pas : « Les plus grands critiques sont ceux qui m’ont fait lire ou relire (Auerbach, Spitzer, Starobinski...). »
« Amis, à qui revient la décision ? » La question finale de l’exergue d'Antoine Pignot commentant une citation de Giraudoux pourrait être aussi, momentanément, la nôtre.