Juste un poème n° 5
Le Pouvoir d'apprivoisement du petit
mouche posée
sur la main qui
allait frapper
Est-ce le Maître qui t’envoie,
mouche en prière
sur le bord de mon lit ?
Je te reconnais,
mouche d'Issa.
Passe ton chemin.
La mouche se jette aux
quatre coins de la chambre
pour trouver le sommeil.
J'ouvre les yeux :
la mouche d'hier fait les
cent pas au plafond.
En vol la mouche
récite le premier
psaume du jour.
Elle veut à tout prix
lire ce livre avec
moi la mouche.
Toi au moins
tu as une âme
mouche solitaire.
Mouche :
c'est l'autre battant
qui est ouvert.
La mouche qui tournait
dans ma chambre
est sortie.
Volant de l'un à l'autre cette
lointaine cousine de la mouche
à miel nous prend pour des fleurs.
Et hop ! l'une sur
l'autre c'est fait.
Tout comme nous.
Tant de mouches
restent prises aux
toiles abandonnées.
Il y a longtemps qu'elle
s'est envolée, la mouche
prise dans la vieille toile.
Elle est l'ombre
d'elle-même cette
mouche sur la porte.
La mouche sur la crèche
veut voir aussi
quel Sauveur lui est né.
Je tue toujours
la même
mouche.
Comme elle tourne sur elle-même
avant de mourir
la mouche !
la mouche que j'ai tuée
en sait à présent
plus long que moi