Séminaire de Patrice Loraux  : 

« Changer d'entendement »

Séance du 18 mai 2015

 

Préambule

Patrice Loraux est philosophe : agrégé, il a été maître de conférence à l’Université Paris 1 et directeur de programme au Collège International de Philosophie de 1989 à 1995. Il a écrit Les Sous-main de Marx (Hachette, 1986) et Le Tempo de la pensée, Seuil, 1993, et de nombreux articles.

Mais Patrice Loraux préfère dispenser un enseignement oral, penser-parler : et il suffit de l’écouter une fois pour comprendre. Il donne un séminaire à l’EHESS depuis 1995 (105, bd Raspail, s. 2). Nous sommes heureux et fiers que Transitions l’accueille cette année. (lire la suite)

H. M.-K.

 

 

 

 

Patrice Loraux : Changer d'entendement

Séance n° 11, 18 mai 2015

 

 
 

20/06/2015

 

 

 

           

Texte d’appui de la séance :

Ludwig Wittgenstein, Fiches, Gallimard, 2008, trad. J.-P. Cometti et E. Rigal.

« Ici, nous touchons à un phénomène remarquable et caractéristique des recherches philosophiques : la difficulté – pourrais-je dire – n’est pas de trouver la solution, mais de reconnaître comme solution quelque chose qui semble n’être qu’une première étape vers elle. “Nous avons déjà tout dit. – La solution n’est pas quelque chose qui découle de cela, mais elle est cela même.”

Ce qui est, je crois, lié au fait que nous attendons à tort une explication, alors que la solution de la difficulté est une description, si toutefois nous lui donnons, dans nos considérations, la place qui lui revient. Si toutefois nous séjournons en elle, au lieu de chercher à aller au-delà d’elle.

S’arrêter, voilà où est ici la difficulté. » (§ 314, p. 81)

00 : 01 : 59 : La manière de Paul Valéry dans les Cahiers : des blocs de notations, dans une même atmosphère de sens

00 : 03 : 20 : Intellection intermittente

00 : 04 : 12 : Un point d’articulation entre la vie et les significations à notre disposition

00 : 07 : 43 : « Je ne vous apprends rien », si ce n’est un nouvel habitus

00 : 09 : 10 : Ajuster un quantum d’énergie à une somme de significations

00 : 13 : 55 : La question de l’entendement

00 : 16 : 58 : Le problème de la voix ; qu’est-ce qu’entend un philosophe ?

00 : 20 : 34 : La philosophie comme exercice : il faut s’entraîner

00 : 24 : 18 : Deux renoncements : à la construction de concepts, à l’analyse de significations pour elle-même

00 : 25 : 20 : Prosopopée de la philosophie : « Moi, je te parle ».

00 : 29 : 59 : Philosophie sous son nom : Heidegger ; philosophie sans son nom : Foucault

00 : 33 : 05 : L’imagination fait des avances

00 : 36 : 19 : Divers rapports à la contradiction

00 : 41 : 10 : De l’aporie se produit quand le contact ne se fait pas entre l’énergie et les significations

00 : 44 : 40 : Ne pas reculer devant le saut, si on veut philosopher

00 : 45 : 50 : Le très mauvais saut de Heidegger ; c’est un très grand philosophe nazi

00 : 47 : 15 : Le saut audacieux de Foucault

00 : 49 : 08 : Tout n’est pas lié ; dislocations, déceptions

00 : 51 : 55 : Comprendre implique une confrontation avec l’hétérogène

00 : 54 : 04 : Les signes, faits pour être manqués

00 : 56 : 49 : Du merveilleux à la déception, une affaire de réglage

01 : 07 : 00 : Tuer la langue du père

01 : 10 : 50 : Wittgenstein, Fiches, § 314 (cf. plus haut)

01 : 15 : 40 : Faire dépérir en soi la hantise du commencement, la hantise du résultat, le besoin de performance, le besoin de conformité

01 : 18 : 12 : Des verbes d’action indispensables à connaître par soi : articuler, interrompre, s’attendre à, faire un geste, absenter

01 : 22 : 40 : L’entendement a toujours affaire à une résistance imposante, un corrélat indifférent

01 : 28 : 35 : L’exemple privilégié de l’analyse

01 : 31 : 23 : L’aporie, abîme ou tremplin

01 : 34 : 08 : Un bon entendement, c’est bien partagé ; Rancière, penseur du partage

01 : 34 : 50 : L’idée de communisme

01 : 36 : 00 : Le bon partage

01 : 37 : 44 : La notion de sens

01 : 41 : 48 : Encore l’hétérogène