Séminaire de Patrice Loraux :
« Changer d'entendement »
Séance du 23 mars 2015
Préambule
Patrice Loraux est philosophe : agrégé, il a été maître de conférence à l’Université Paris 1 et directeur de programme au Collège International de Philosophie de 1989 à 1995. Il a écrit Les Sous-main de Marx (Hachette, 1986) et Le Tempo de la pensée, Seuil, 1993, et de nombreux articles.
Mais Patrice Loraux préfère dispenser un enseignement oral, penser-parler : et il suffit de l’écouter une fois pour comprendre. Il donne un séminaire à l’EHESS depuis 1995 (105, bd Raspail, s. 2). Nous sommes heureux et fiers que Transitions l’accueille cette année. (lire la suite)
H. M.-K.
Patrice Loraux : Changer d'entendement
Séance n° 6, 23 mars 2015
[Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la médiocre qualité de la première partie de cet enregistrement, due à un incident indépendant de notre volonté]
00 : 01 : 50 : Courir deux lièvres à la fois : le « par-soi » l’« irréductible »
00 : 04 : 13 : Ces mots n’appartiennent pas à l’expérience ordinaire
00 : 04 : 29 : Il y a de moins en moins d’irréductibles ; et même : y en a-t-il encore aujourd’hui ?
00 : 06 : 50 : Difficile d’échapper à l’ornière
00 : 11 : 15 : Une liste d’irréductibles :
- 00 : 12 : 36 : Qu’il y ait de l’autre
- 00 : 12 : 50 : Qu’il y ait un plus puissant de chaque époque
- 00 : 13 : 27 : Qu’il y ait du « par ailleurs »
- 00 : 13 : 46 : Qu’il y ait du semblant
- 00 : 14 : 00 : Qu’il y ait de l’art
- 00 : 14 : 50 : Qu’il y ait du « Il y a » (Lévinas)
- 00 : 15 : 01 : Qu’il y ait de la contradiction
- 00 : 15 : 05 : Qu’il y ait du simple
- 00 : 15 : 08 : Qu’il y ait de l’identité avec soi-même
00 : 16 : 14 : La différence est très ténue entre la philosophie et son semblant
00 : 18 : 22 : La philosophie doit rester une inquiétude de sa propre possibilité
00 : 21 : 10 : Il n’y a pas de mémoire de l’intellection
00 : 23 : 50 : Ce qui inquiète la philosophie
00 : 25 : 25 : Remémoration, remontée aux fondements
00 : 27 : 25 : Attaquer l’expérience par des entrées paradoxales
00 : 30 : 54 : On ne peut pas faire de la philosophie directement
00 : 33 : 10 : Le par-soi : muet ou parlant une langue ésotérique ou poétique
00 : 34 : 10 : Langues : des dieux, des devins, de l’homme
00 : 39 : 00 : Le flair de Nietzsche : jamais dans l’ornière
00 : 44 : 30 : Une opération de philosophie est toujours une opération qui en a forcé une autre
00 : 45 : 55 : Un malin génie qui pousse la pensée à l’hyperbole ?
00 : 47 : 15 : Tenir deux entendements ensemble : l’un qui rassure et l’autre qui s’aventure à la rencontre de l’irréductible
00 : 50 : 00 : L’irréductible qui parle poétiquement ; l’œuvre d’art, seul véritable irréductible ?
00 : 52 : 30 : Une « bonne affaire » de philosophie : une question à deux faces, l’une par soi, l’autre irréductible
00 : 55 : 00 : Le saut, ressource philosophique, de l’ornière au frayage
01 : 05 : 00 : Panne, crise, arrêt, bloquage : pourquoi ça ne marche plus ?
01 : 09 : 20 : L’appartenance à la langue qu’on ne parle pas oblige à un dysfonctionnement de la pensée
01 : 12 : 00 : Une affaire de philosophie est intermédiaire : jamais globale, jamais strictement un détail
01 : 14 : 20 : Malheur à éviter : la démonstration de l’évidence
01 : 18 : 40 : En philosophie, il y a des tourmentés et des paisibles (Spinoza, le vieux Hegel)
01 : 22 : 19 : La vie de l’entendement, clivée entre deux exercices : un exercice de fait et le pressentiment d’un régime idéal
01 : 27 : 20 : Il n’y a jamais eu l’idée d’une écoute homogène (exception : quelques brefs instants de la Révolution française ?)
01 : 28 : 10 : La variance des mouvements merveilleux
01 : 31 : 30 : La philosophie prise entre l’obsession de la monstration constante de son identité et un accrochage à des irréductibles qu’elle ne peut soupçonner que si elle entre dans l’expérience par des voies prohibées
01 : 33 : 00 : Avec ses tourments, la philosophie avance au ralenti
01 : 34 : 30 : Une configuration qui captive : le seuil
01 : 37 : 00 : 4 tâches :
- Il faut que le sujet soit intimement pénétré par le par-soi
- La cartographie des irréductibles
- Une théorie de la doctrine qui stabilise le côté volatile de la philosophie
- Établir que l’on appartient à une généalogie (deux lignes : ceux pour qui le vrai, l’essentiel, s’énonce ; ceux pour qui le vrai, l’essentiel est à comprendre au vol, sans qu’on le dise)