Exergue n° 43

 

  

« Marco Polo décrit un pont, pierre par pierre.

– Mais laquelle est la pierre qui soutient le pont, demande Kublai Khan.

– Le pont n’est pas soutenu par telle ou telle pierre, répond Marco, mais par la ligne de l’arc qu’à elles toutes elles forment.

Kublai Khan reste silencieux, il réfléchit. Puis il ajoute :

– Pourquoi me parles-tu des pierres ? C’est l’arc seul qui m’intéresse.

Polo répond :

– Sans pierres il n’y a pas d’arc. »

 Italo Calvino, Les Villes invisibles, trad. Jean Thibaudeau,
Paris, Seuil, 1973, p. 100.

 
 


Hélène Merlin-Kajman

07/07/2012

 

Car nous parlons de pierres et d’arc,

Auxquels j’accroche un ciel très bleu, un espoir de soleil, un air suspendu, passagèrement vacant,

Une eau paisible qui clapote, clapote encore dans le silence incandescent de midi,

(ô comme j’aurai lieu de louer !)

Et j’offre le pont à votre été.