Hélène Merlin-Kajman

21/04/2018

Il m’est impossible de la définir sans indignation.

Sémantiquement parlant, tout commence bien pourtant : par la publicité de l’opinion, la lutte contre le secret d’Etat, l’exigence que le débat public éclaire la décision politique – bref, la liberté d’expression.

Mais qui se souvient aujourd’hui de ce premier sens ?

Désormais, la publicité, c’est le marquage de nos têtes, l’inscription en chacun de nous de messages et de désirs passivement incorporés au profit d’intérêts économiques et politiques immoraux. La publicité, c’est ce qui fait oublier que la politique devrait être autre chose que des campagnes d’affiches et des conseils en communication, que le rêve ne devrait pas être à vendre et que les hommes ont d’autres moyens à leur disposition pour le partager.

Et si toutes les femmes avaient avec elles un feutre pour taguer le sexisme publicitaire, si elles inventaient un moyen puissant pour clamer leur colère contre la doucereuse pornographie qui programme nos désirs et augmente leur différend, alors je saurais enfin qu’un mouvement auquel je pourrais adhérer est en train de naître.