Abécédaire
Hélène Merlin-Kajman
14/04/2018
La différence de pilosité chez les êtres humains constitue un mystère qui captive ma curiosité plus que n’importe quel autre type de différence physique.
Ce qui me bouleverse le plus, ce sont les photos de bébés Aïnous tout velus prises par des anthropologues au début du XXe siècle…
Les Aïnous de l’archipel nippon vouaient à l’ours un culte étrange, cruel et aimant à la fois. Quand on regarde ces photos, on comprend le sentiment de proximité qu’ils devaient éprouver face à lui. Mais de proche en proche on comprend aussi le nôtre, à nous qui ne sommes pas Aïnous et très inégalement pourvus en poils, mais pourtant démunis de fourrure, absolument parlant. Chevelus souvent ! Barbus même ! Mais grosso modo glabres généralement.
Et lorsque les femmes étaient imberbes, elles se tatouaient l’entourage des lèvres afin de mimer la pilosité qui leur faisait défaut…
Mais j’ai lu qu’elles se tatouaient aussi le pubis – pourquoi ? !
(On connaît mal ce peuple persécuté par les Japonais, si persécuté que nombre de ses descendants ignorent leur origine, cachée par leurs parents afin de les protéger. Mais comment cacher une abondante pilosité ?)
Pour une femme française de ma génération, l’existence de poils indésirables peut tourner à l’obsession.
Le système pileux change avec l’âge, change avec le sexe, change sous l’effet de toute sorte de facteurs, tout comme les modes qui font appel à l’épilation.