Hélène Merlin-Kajman

13/05/2017

 

 

 

1.1.

Un quartier de pomme et un quartier d’orange

Se livraient bataille sans quartier

Pour un huitième quartier de noblesse,

Car tous les deux y prétendaient.

« Un huitième quartier ? Oui vraiment !

C’est plutôt la carcasse du cinquième ! »,

Disait du quartier d’orange le quartier de pomme,

Et du quartier de pomme le quartier d’orange,

Et chacun se jurait de s’étriper, s’écarteler.

 

1.2.

Pour quartier général les deux quartiers avaient,

L’un le quartier normand,

L’autre le provençal.

Un quartier de poire

A la pomme servait de second ;

A l’orange le quart d’une mandarine.

Rendez-vous pris pour le premier quartier de lune :

Ce serait, à n’en pas douter, pugilat de fruits roux et blonds,

Car personne ne se prenait pour des prunes.

 

1.3.

Le quartier historique s’en émut lors,

Sans parler du quartier latin et du quartier chinois,

Du vieux quartier juif, du quartier africain,

Et même les vieilles dames

Délaissèrent leurs bancs branlants

Pour porter des étendards blancs.

 

1.4.

« Quartier, quartier ! supplièrent les quarteniers,

Quartier pour les quartiers !

Restez unis, restons unis !

Foin des quartiers de noblesse !

Car nous sommes tous des quarterons ! »

 

****

 

Ceci n’est qu’un quartier d’histoire :

Je vous la laisse compléter.

Il m’a fallu un seul quart d’heure (et sans second)

Pour l’écrire sans m’écarter.

 

(« Un quart d’heure ? Vous exagérez ! »)