Hélène Merlin-Kajman

23 février 2013

 

Mystères, beauté

 

A côté d’un exergue plein de mystère de Natacha Israël sur deux citations, l’une de Catherine Malabou et l’autre de Shakespeare, qui parlent d’aberrations inquiétantes du temps, la réponse au questionnaire de Xhosette, 64 ans, comprend elle aussi un mystère.

A la question de savoir si expliquer un texte peut constituer un enrichissement, elle répond, chose assez rare, par la négative : « Non. J’ai trop vu d’enfants totalement rebutés par cet exercice très éloigné du plaisir ou de la compréhension du texte, qui doivent venir avant ».

On s’attendrait alors à ce qu’elle coche la case « appauvrissement ». Mais ce n’est pas le cas : le fait d’expliquer un texte n’est pas davantage un appauvrissement, écrit-elle, car « si l’exercice est fait sans douleur, ça peut être un enrichissement ».

Cette discrète contradiction mérite d’être méditée, il me semble.

Et aussi, confrontée avec bonheur avec le texte généreux d’Ullrich Langer qui, associant étroitement l’« explication » d’un poème de Ronsard et le plaisir, vient enrichir aujourd’hui notre dossier consacré à la beauté.