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Hélène Merlin-Kajman

16 mars 2013

 

La beauté trans-systématique

 

Cette semaine, les réponses à notre questionnaire de Véronèse, « responsable de communication, bientôt licenciée » (comment ne pas relever avec sympathie cette précision ?), nous emmènent du côté d’une pratique précise et incarnée : ce fait est suffisamment rare pour mériter d’être souligné. « Je délaisse tout le reste (cuisine, déco, shopping) pour des moments de lecture », écrit elle. Ou bien : « Savoir que j’ai un livre dans mon sac me rassure »...

La littérature, pour ceux qui « l’aiment », ne se tient pas dans le ciel des Idées. Pas plus que sa beauté : Ullrich Langer nous l’avait bien montré il y a quelques semaines. Aujourd’hui, Marie-Pascale Halary en fait un autre type de démonstration en suivant la logique historique qui a pu amener des auteurs de « romans », au XIIe siècle, à la revendiquer.

Mais ne serait-elle concrète, ici, qu’au sens de sa valeur socio-symbolique ? Pas exactement : elle nomme une différence, une différence en quelque sorte consubstantielle à l'écriture, nous dit Marie-Pascale Halary.

Mais encore, si, pour Saussure, la différence, c’est l'autre nom de la valeur ?

Voilà de quoi relancer la question. Cette différence ne vaut-elle que dans un système donné, celui de telle épistémé par exemple, de tel moment historique ? Mais si cela était, comment la ressentirions-nous encore aujourd’hui ? La beauté pourrait-elle constituer une différence étrange, trans-systématique ?

C’est bien l’horizon de l’exergue d’aujourd’hui écrit sur une citation de Benveniste.

 

 

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