Hélène Merlin-Kajman

23 novembre 2013

 

Accompagnements

 

Au fil de certains exergues, des dessins apparaissent. Ainsi le sens très péjoratif pris par l’expression « période de transition » au tournant des XIXe et XXe siècles. Flaubert et Dostoïevski nous en avaient déjà fourni deux exemples. Cette semaine, c’est une citation de Georges Darien (1862-1921) que nous offre Ivan Gros, qui interroge par elle une nouvelle antithèse – transition vs accomplissement – et la récuse !

Cette semaine, une personne qui garde l’anonymat laisse sans réponse la question : « Qu’aimeriez-vous que l’école fasse lire ? ». Mais elle fait remarquer : « L’école fait lire mais n’accompagne pas les étudiants/élèves... Or ils doivent être accompagnés ».

Oui ! Mais comment ? Il y a des accompagnements magistraux – pourquoi pas, s’ils ne deviennent pas autoritaires ? Des accompagnements très discrets et attentionnés – pourquoi pas, s’ils n’oublient pas d’enseigner ? Des accompagnements qui sont des exercices, des promenades, des escalades, des rêveries, des sauts périlleux, des marches forcées... Or, à chaque fois, se joue une définition différente de cet étrange carré : classe, maître, texte, élève... Car à chaque fois chacun des termes (le texte compris), leurs positions et leurs relations, leur temps et leur espace, le jeu entre le for intérieur et l’exposition, etc, varient...

L'accompagnement, en somme, détermine aussi les compagnons et la compagnie. Grave question !