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Hélène Merlin-Kajman

18 janvier 2014

 

Réel

 

Comment la littérature se rapporte-t-elle au réel, comment est-elle réelle ?

La question n’est pas nouvelle et se décline de multiples manières. Dans les poèmes du biologiste Sebastian Amigorena que Transitions reçoit lundi prochain, la littérature rencontre le réel par aimantation poétique : la science y est un aiguillon, une source de mots fluides et d’émerveillements précis, sans qu'elle puisse jamais dire, ici, ni le fin mot du réel ni le fin mot de la littérature.

L’exergue de Brice Tabeling, sur une phrase de l’historien Scipion Dupleix, soulève le problème des transitions « sophistiques, fallacieuses et trompeuses » qui permettent au langage de « fragiliser tout savoir positif », tout rapport fiable au réel.

Mais la littérature ne relève pas de la sophistique et ses transitions échappent à la catégorie du « fallacieux ». La question se déplace : irons-nous voir du côté de l'histoire ? La venue de Pascale Mounier au séminaire de Transitions en 2012 (nous avons beaucoup de retard, un retard parfois aléatoire) a exploré sa relation à la littérature, en partant de la fiction historique.

Et cette semaine, Scriblerus, qui dit aimer la littérature « parce qu’elle constitue [s]on substitut au bonheur », répond négativement à la question de savoir si le reportage appartient à la littérature : « Il privilégie l’information mais non la mise en forme de l’information ».

Ce n’est pas un retour au point de départ. Car quand on lit les poèmes de Sebastian Amigorena, on comprend que le réel est « mise en forme » et, sous nos regards, souvent déjà poésie. Ou que, sans poésie, le réel ne serait pas notre réel.

 

 

 

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