« Littéraires, de quoi sommes nous les "spécialistes" ? »

 

Ouverture du colloque par Hélène Merlin-Kajman

Je voudrais remercier vivement, avant de commencer, l’EA 174 pour son soutien, puis vous donner quelques petites précisions et dire un mot de la raison de ce colloque. C’est un colloque qui a été organisé par François Cornilliat, Jérôme David, Lise Forment et moi-même au sens de la conception de son détail intellectuel, si je puis dire. Mais c’est un colloque qui est organisé par le mouvement de Transitions, ce qui fait qu’aucun membre de Transitions n’y participe : il n’y aura pas de contributeur de Transitions pendant le colloque à l’exclusion de Jérôme David. Il était prévu en effet que nous fournirions des pompiers de service en cas de défection dans les binômes, parce que pour les binômes, dans les sessions du matin, il faut être deux nécessairement. Nous avions convié Margaret Cohen, qui est professeure de littérature française et comparée à l’université de Stanford d’être parmi nous et spécialiste du XIXe siècle : elle n’a pas pu venir au dernier moment et c’est donc son équivalent, si je puis dire, du coté de Transitions qui va la remplacer.

[…]

Quelques mots maintenant sur le projet intellectuel de ce colloque. [...]

Vous pouvez lire la suite de cette ouverture et découvrir la première demi-journée du colloque en suivant ce lien.

 

 

 




Mercredi 25 juin 2014 : deuxième demi-journée
 

 

Transitions

01/12/2018 

 

 

 

De la spécialité "littéraire" à la spécialisation (1) - Présidence de séance : Emmanuel Bouju


Agnès Cambier, « Petit parcours en compagnie du docteur Tulp : un spécialiste toujours en transition »

Maren Daniel, « La linguistique et la littérature »

Vincent Message, « Résister à la spécialisation : l'espace de la troisième critique »

 

 




« ... De quoi ? Comment ? » (1) - Présidence de séance : François Cornilliat

Anne-Emmanuelle Berger, « Penser "le genre" en langue(s). Ou comment faire des études de genre "en littéraire"

Pietro Pucci, « Trans-historicité de la poésie »

Martin Rueff, « Entre philologie et herméneutique : une discipline "qui existe, mais à la différence de tant d'autres, n'a pas de nom »

Paolo Tortonese, « Rien de spécial »




Discussion autour de la session « De la spécialité littéraire à la spécialisation » :

 

                                                

Plan de la discussion

00:00 : Emmanuel Bouju – Introduction à cette discussion sur la « spécialisation » et ses différents moments : deux « confessions personnelles » appuyées sur des positions institutionnelles différentes.

00:54 : Elsa Courant – Première question sur la tension entre pluridisciplinarité et approfondissement : est-il possible de penser ces deux mouvements ensemble sans qu’il y ait dichotomie ? Deuxième question sur le lien entre enseignement et recherche pour penser notre « spécialité » : n’est-ce pas une particularité des études littéraires que de lier si étroitement la recherche à l’enseignement et à des formes de transmission orientées vers d’autres niveaux (collège, lycée) ? 

02:18 : Réaction d’Agnès Cambier.

03:43 : Réaction de Vincent Message.

05:30 : Hélène Merlin-Kajman – Remerciements aux intervenants. Particulièrement frappée par le petit parcours du docteur Tulp et l’écho / l’écart entre cette proposition et les formules de Bloch et Auerbach citées le matin. Agnès Cambier a proposé comme modèle du rapport à l’œuvre, l’autopsie ; en écho, j’entends que pour Maren Daniel, le socio-linguiste est un anatomiste, alors que le littéraire ne l’est pas. Et la 3ecritique de Vincent Message est un entrelacement à construire entre le fait d’assumer une relation personnelle à l’œuvre à une politique de la critique : quelle est la relation personnelle de l’anatomiste au cadavre ? Comment prolonger l’allégorie ? Peut-on le faire ?

08:13 : Réactions de Vincent Message et d’Agnès Cambier.

10:31 : Remarque complémentaire d’Emmanuel Bouju sur l’analyse du tableau de Rembrandt chez Sebald.

11:16 : Laurent Dubreuil – Sur la question politique, ne pourrait-on aller plus loin ? En matière de politique d’institution, parler de la critique universitaire « spécialisée » comme si ce régime d’énonciation qu’est l’exhaustivité était celui de toute l’université m’apparaît comme une difficulté. Sur la proposition d’une « troisième critique », à laquelle on pourrait associer les noms de Blanchot, Barthes, Baudelaire, et son articulation problématique avec le grand public. Peut-être que ces articulations doivent être radicalisées…

13:47 : Réponse de Vincent Message.

16:48 : Petro Pucci – Remarques sur la division des sciences et le problème d’entente entre spécialistes ; sur le changement de statut de la littérature aujourd’hui, qui n’est plus « la religion laïque » d’un public cultivé ; sur la difficile émergence d’une critique qui dirait quelque chose de nouveau et la nécessité d’un « petit public ».

19:40 : Tiphaine Samoyault – Sur l’opposition spécialisation / vulgarisation et les questions que celle-ci implique pour l’objet et la fonction de la spécialisation. Côté objet : est-ce que les études littéraires ont besoin d’être plus vulgarisées que les autres disciplines ? La littérature est un objet partageable et partagé, ce qui pose un problème de légitimité pour les « spécialistes ». Côté fonction : l’autorité gagnée par le spécialiste ne se construit-elle pas en arrachant cet objet à son caractère commun et ordinaire ? Qu’est-ce alors que choisir la vulgarisation : est-ce un souci de rendre au commun quelque chose qui lui a été arraché précisément par nous-mêmes ? S’agit-il d’un autre commun qu’on constitue ? Il est important de conserver ce terme de « vulgarisation » : on n’en a pas d’autre, il est assez beau.

22:34 : Réponse de Vincent Message.

26:37 : Xavier Garnier – Sur les différents moments d’un parcours de recherche : la 3ecritique pourrait plutôt correspondre à un moment de sortie de la spécialisation, de « déspécialisation ».

28:34 : Martin Rueff – pour poursuivre l’allégorie médicale, on gagnerait peut-être à dialectiser notre discipline sur ce modèle : généraliste / spécialiste / interniste, dernier terme qui correspondrait à ce 3e temps qu’est la 3e critique. 

29:53 : Réaction de Vincent Message.

 

Discussion autour de la session « ... De quoi ? Comment ? » :

 

 

 

Plan de la discussion

00:00 : François Cornilliat – Remerciements aux intervenants. Synthèse de cette session comme théorie et pratique du « grand écart », de tensions ou contradictions plus ou moins violentes et plus ou moins bien vécues.

Réactions des intervenants

01:15 : Anne Emmanuelle Berger – Réaction aux propos de P. Tortonese sur les études de genre et son « travers idéologique ».

02:02 : Réponse de Paolo Tortonese. Les études littéraires ont intérêt à ouvrir toutes les fenêtres et faire entrer tous les questionnements politiques, moraux, que nous nous posons en dehors de la littérature. Mais refus de traiter la littérature comme un document quelconque dans un débat quelconque.

03:32 : Pietro Pucci – Sur l’intervention d’A. E. Berger : insiste sur le choix d’une femme dans L’Iliade, Hélène, comme emblème du poème lui-même. Importance des ouvertures que la poésie offre. Sur l’intervention de M. Rueff : aspects créatifs de la combinaison philologie / herméneutique.

05:42 : Martin Rueff – Sur le lien entre philologie et poésie contemporaine (en Italie et en Allemagne). Sur la tension entre jugement et évaluation ou expertise.

Discussion avec la salle

08:54 : Laurent Dubreuil – Sur l’intervention de Paolo Tortonese et la question de l’interdisciplinarité. Différentes formes de l’interdisciplinarité et intérêt supérieur de l’« indiscipline » (définition de la recherche comme contestation de l’acquis).

11:45 : Réaction de Paolo Tortonese.

14:16 : Jérôme David – Sur la nécessité de penser les « spécialités » à l’horizon d’une métaphysique (kantisme supposé de P. Pucci et M. Rueff). Sur la formation du spécialiste, toujours en rapport avec les thèses kantiennes : comment former les spécialistes à ce type de jugement qui est propre à notre spécialité ? 

19:09 : Réaction de Martin Rueff.

26:06 : Réactions de Pietro Pucci et Anne Emmanuelle Berger.

31:14 : Marie-Claire Valois – Sur l’interdisciplinarité, ses bonnes et mauvaises utilisations. Shoshana Felman comme exemple fructueux. Comment jugez-vous ce genre de travail ?

33: 40 : Réaction de Paolo Tortonese.

34: 58 : Hélène Merlin-Kajman – Remarque sur l’idée d’une « communauté de spécialistes » présentée par P. Tortonese.

38:15 : Réactions de Pietro Pucci et Paolo Tortonese.

40:04 : Réaction de François Cornilliat et remarque sur l’explication de texte. Sur le va-et-vient ou l’art de la godille ! Peut-être qu’on ne peut pas occuper les deux positions à la fois, celles de l’herméneute et du philologue.

44:44: Réaction d’Anne Emmanuelle Berger et Martin Rueff.

49:40 : Retour de Pietro Pucci sur l’allégorie présentée par Agnès Cambier.

51:19 : Retour de Paolo Tortonese sur l’idée d’une « communauté de spécialistes », sur les conflits dans les disciplines et leurs solutions.

54:33 : Remarque de Hall Bjørnstad, réaction de Martin Rueff sur la question de la transmission (à partir de Wittgenstein) et conclusion de François Cornilliat.

 

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