Séminaire de P.  Hochart et P.  Pachet :
Compte-rendu de la séance du 25 janvier 2013           

Erlkönig

Soit à se pencher sur deux rêves sans doute quelque peu marginaux au sein de la Traumdeutung, attendu qu’elle se consacre pour l’essentiel au travail d’interprétation pour faire ressortir « le sens secret des rêves » [1] et qu’ils ne font pas proprement l’objet d’un travail d’interprétation, soit parce que l’explication du rêve est des plus simples et que son sens n’a rien de secret, mais qu’il se donne sans voile, comme à découvert [2], soit parce que, sans même procéder à une analyse, l’absurdité du rêve se dissipe aisément, moyennant quelques compléments [3]. Et pourtant, quelques marginaux qu’ils soient, ils n’en sont pas moins dignes de retenir l’attention, voire même exemplaires [4], justement parce qu’ils témoignent combien l’interprétation n’épuise pas l’intérêt du rêve ni même son sens et qu’une fois le travail d’interprétation mis de côté, le rêve garde son énigme [5], pour peu que l’intérêt se déplace du rêve au rêver [6], du produit fini, circonscrit, retranché et passible d’interprétation, au mystère de l’activité onirique et de son étrange « conscience » [7].

D’abord le rêve de l’enfant qui brûle dont l’énigme pèse sur tout le dernier chapitre de la Tramdentung. Rêve impressionnant [8], poignant (rührenden), captivant [9], alors même qu’il n’est, malgré qu’en ait Freud [10], ni question ni besoin de l’interpréter. Il n’en est pas question puisque « ce petit rêve » est triplement rapporté et de source inconnue (p. 561), et qu’à ce titre il ne saurait être analysé, en sorte que les efforts herméneutiques de Freud, quelque peu surajoutés [11], s’avèrent, en l’espèce, peu probants, aussi bien le principe de la surdétermination affectant le contenu du rêve (p. 562) que l’application à ce rêve de sa thèse majeure [12] , rien moins que frappante de son propre aveu [13], ou encore que le rappel de la règle (p. 466-68) selon laquelle les paroles prononcées dans le rêve sont toujours un collage de citations, issues de paroles effectivement prononcées dans la vie de veille [14], rappel d’autant moins concluant qu’à côté de références problématiques, il n’est, du coup, fait mention ni de Goethe [15] ni d’Homère [16].

Mais, par ailleurs, on peut bien mettre de côté le travail d’interprétation (p. 562-63)), dont en l’occurrence il n’est pas besoin, puisque ce rêve qui « n’impose aucune tâche à l’interprétation » (p. 562), ce rêve « tout particulièrement transparent (durchsichtige) » (p. 604) et dont le sens n’est rien moins que voilé (p. 562), s’éclaire suffisamment à la lumière des circonstances (Verhälnissen, id.) dans lesquelles il a lieu et des conditions préalables (Vorbedingungen, p. 561), tant matérielles qu’affectives, qui président à sa facture et qui lient le rêveur au monde, - soit à la lumière du « présent du rêve » [17] : après la mort de son enfant qu’il a veillé nuit et jour durant sa maladie, un père s’accorde quelque repos dans une chambre attenante (begibt er sich in einem Nebenzimmer zur Ruhe), mais en ayant pris soin de laisser la porte ouverte pour garder l’œil, tout en dormant, sur la chambre mortuaire [18], ayant  sans doute emporté avec lui dans le sommeil l’inquiétude (Besorgnis) que le vieillard commis à la veillée funèbre puisse ne pas être à la hauteur de sa tâche (p. 561-62) – dispositif remarquable, bien propre à figurer le rapport du sommeil à la veille et au monde extérieur, combien tout retranché qu’il soit dans une chambre d’à côté, il demeure ouvert sur le monde, combien il peut être pénétré du souci vigile, combien, en l’occurrence, le sommeil du père est empreint d’une inquiétude - ou d’un reproche – vigile, comme si, sur le fil ininterrompu de ce souci, il dormait en se reprochant de dormir - ; moyennant quoi, le vieillard s’étant assoupi et un cierge ayant enflammé le drap mortuaire et un bras du cadavre chéri, la lueur du feu atteint son œil et lui fait tirer la même conclusion qu’il aurait tirée à l’état de veille, mais au lieu de se réveiller à l’instant pour parer au désastre, il « voit » ce rêve atroce qui ne laisse pas de le réveiller, à savoir l’enfant se tenant au bord de son lit, le saisissant à même le bras (ihn am Arme fasst) [19] et lui murmurant d’un ton plein de reproche : « Père, ne vois-tu donc pas que je brûle ? ».

Ce qui est atroce [20], ce n’est pas que le père soit fondé à se reprocher sa négligence et ce qui est advenu durant et du fait de son sommeil, du loisir qu’il s’est accordé de dormir, c’est que dans ce monde ensommeillé [21] une voix d’outre-tombe se fasse entendre [22], que ce soit l’enfant mort, ou tel Patrocle, entre vie et mort, qui s’approchant de son lit et le tirant par la manche, lui murmure délicatement ce reproche.

Autrement dit, ce qui est poignant, saisissant, unverträglich, c’est qu’au sein du sommeil et d’un monde assoupi qui oublie ce qu’est la mort [23], « la mort insiste » [24], que le mort saisisse le vif, non sans délicatesse, même si le rêve affecte moins la lucidité douce et comme sereine, la « passion tendre, mais tranchante » de la vérité d’une Clare Winnicott [25] que le ton cuisant [26] d’un reproche, celui de s’être accordé la licence de dormir, donc d’oublier le mort, comme si le rêveur se faisait dire par l’enfant mort de son rêve plus encore que le reproche qui empreint sourdement le fil ininterrompu de son inquiétude et qu’il ne peut pas ne pas se faire, ce qu’il ne savait pas [27], comme s’il se faisait rappeler et entendre, sans tapage, une protestation contre la mort, celle de l’enfant comme la sienne, et qu’il se les faisait ainsi éprouver « comme une réalité » [28].

Quant au second rêve, celui du père mort mais qui ne le savait pas (p. 478-79), il présente une scène inverse et comme complémentaire : un fils qui avait pris soin de son père et gravement souffert à sa mort, fait, quelque temps après, ce rêve insensé (unsinnigen Traum) que son père était de nouveau en vie et qu’il lui parlait comme à l’accoutumée (wie sonst), mais - ce qui était remarquable – il était pourtant mort et ne le savait tout bonnement pas. Ce qui s’impose, en l’espèce, ce n’est pas le poignant [29], mais l’absurde, le non-sens qui opère selon Freud, la récusation la plus extrême (äusserste Ablehnung), en présentant une pensée refoulée qu’on aimerait tenir pour la chose la plus impensable qui soit (das Allerundenkbarste). Ainsi le rêve, « qui ne fait aucune différence entre le souhaité et le réel », est-il censé accomplir ce vœu, en présentant cette pensée sous l’espèce d’une absurdité, d’un non-sens. Comment donc le comprendre (verstehen), en percer l’absurdité et y déceler la pensée souhaitée impensable ? En y restituant deux « clausules » [30] : « il était pourtant mort (à la suite - infolge - du souhait du rêveur), mais il ne le savait pas (que le rêveur avait ce désir).

Sous réserve de préciser que la pensée refoulée, souhaitée impensable, unverträglich, ce qui perce sous l’absurdité lénifiante, ce n’est pas le vœu de mort, en lui-même très pensable, compréhensible et même charitable [31], quand bien même, après coup, viendraient l’investir un vœu de mort infantile et le reproche alors refoulé d’avoir ainsi contribué à abréger la vie de son père, comme s’il était mort par suite (infolge) du vœu du fils ; ce qui, en tout cas (nur), doit être récusé, ce qui serait - aurait été - atroce, l’abomination, c’est que le père ait pu avoir vent de ce désir, ait pu le flairer, le savoir [32] et qu’il vînt d’outre-tombe le lui reprocher ; aussi importe-t-il que le père mort soit censé parler avec lui comme à l’accoutumée, comme si de rien n’était (wie sonst).

P.  Hochart



[1] L’interprétation du rêve, Paris, 2003, p. 562 : « Nous nous sommes jusqu’ici avant tout souciés de savoir en quoi consiste le sens secret (der geheime Sinn) des rêves, par quelle voie ce dernier est trouvé et de quels moyens le travail du rêve s’est servi pour le cacher. Les tâches de l’interprétation étaient jusqu’à présent au centre de notre champ de vision ».

[2] Ibid. : « Et voilà maintenant que nous nous heurtons à ce rêve qui n’impose pas de tâche à l’interprétation, dont le sens est donné sans voile (unverhüllt gegeben ist) » ; id., p. 561 : « L’explication (die Erklärung) de ce rêve poignant (rührenden) est des plus simples… ».

[3] Id., p. 478 : « On comprend ce rêve si [|…] on insère […] et si […] on complète… ».

[4] En tête du dernier chapitre de la Traumdeutung : «  Parmi les rêves dont j’ai eu communication par d’autres personnes, il s’en trouve un qui requiert maintenant tout particulièrement notre attention. […] Les conditions préalables de ce rêve exemplaire (vorbildlichen)… » (id., p. 561).

[5] « …nous devenons attentifs au fait que ce rêve [qui «n’impose pas de tâche à l’interprétation »] conserve encore les caractères essentiels par lesquels un rêve dévie de manière frappante de notre penser vigile et active notre besoin d’explication. C’est seulement après la mise à l’écart (nach der Beseitigung) de tout ce qui regarde le travail d’interprétation que nous pouvons remarquer combien notre psychologie du rêve est restée incomplète » (id., p. 562-63) et combien après l’éclaircie de l’interprétation, « tous les sentiers déboucheront dans l’obscur (ins Dunkel) (ibid.) ; « Nous avons placé un rêve en tête de ce chapitre, pour nous rappeler les énigmes dont la solution est encore en attente » (id., p. 586) ; cf. p. 479 : « Mais j’avoue avoir l’impression que l’interprétation du rêve est loin d’avoir arraché tous leurs secrets (alle ihre Geheimnisse) aux rêves ayant ce contenu [les rêves de morts bien-aimés] ».

[6] « …à partir du moment où nous allons pénétrer plus profondément dans les processus psychiques du rêver (in die seelischen Vorgänge beimTräumen), tous les sentiers déboucheront dans l’obscur » (id., p. 563).

[7] « Il me faut tirer la conclusion que tout au long de l’état de sommeil nous savons que nous rêvons aussi sûrement que nous savons que nous dormons » (id., p. 626) ; cf. p. Pachet, Nuits étroitement surveillées, Paris, 1980, ; p. 67 : « On voudrait dire qu’il [Maury au cours d’un rêve] est conscient, si ce terme de conscience n’était associé à des sens multiples, en particulier à l’idée d’un individu capable de relations autonomes avec ce qui l’entoure ».

[8] « Mais il a fait impression sur cette dame [par le truchement de laquelle Freud en a eu connaissance] par son contenu, car elle n’a pas manqué de le “re-rêver” (ihn “nachzuträumen”), soit de répéter des éléments du rêve dans un rêve à elle pour exprimer par ce transfert une concordance sur un point déterminé ».

[9] « Il ne peut y avoir de doute sur la particularité par laquelle ce petit rêve captive (fesselt) notre intérêt » (p. 562) ; c’est que sans requérir d’interprétation, il ne laisse pas « toujours encore » d’activer « notre besoin d’explication » (ibid.).

[10] « L’interprétation de ce rêve de l’enfant qui brûle ne nous a pas posé de difficultés, même si, à notre sens, elle n’a pas été donnée complètement » (p. 586) ; « D’autres désirs provenant du refoulé nous échappent probablement, parce que nous ne pouvons faire l’analyse de ce rêve » (p. 625).

[11] « Nous ne trouvons, quant à nous, rien à modifier à cette interprétation [à savoir l’explication ou l’éclaircissement donné par le conférencier d’où la dame tient ce rêve], si ce n’est que nous ajouterions… » (p. 562).

[12] Selon la conclusion de l’analyse du rêve de l’injection faite à Irma : « Une fois achevé le travail d’interprétation, le rêve se fait reconnaître comme un accomplissement de désir » (p156). Ainsi répond-il à la question de savoir pourquoi y a-t-il en l’occurrence un rêve plutôt qu’un réveil immédiat, en évoquant d’abord le privilège du rêve « de montrer encore une fois l’enfant vivant » et d’accomplir ainsi le désir de le revoir, de prolonger ou de ne point abréger d’autant sa vie (p. 562) - ou, du moins, « la vie de l’enfant représenté dans le rêve » (p. 625) -, pour y ajouter ensuite que, du même coup, le sommeil du père est prolongé de la même durée et que tout rêve ne laisse pas de satisfaire le désir de dormir (p. 625-26).

[13] Ne serait-ce pas plutôt l’inquiétude (Besorgnis) du père qui se transformerait (verwandelt) en figure du rêve, non sans attester « la puissance ininterrompue (die Übermacht) de la pensée se poursuivant depuis la veille ou excitée par une nouvelle impression sensible » (p. 604) ? Ne faut-il pas reconnaître « le rôle particulier, à vrai dire accessoire (eigentlich nebensächlichen), de l’accomplissement de désir dans ce rêve » (p. 587) ? Enfin « l’abaissement de la censure entre les deux systèmes Ics et Pcs » n’est guère opérant pour éclaircir (erklären) « des rêves comme celui de l’enfant qui brûle posé comme problème au départ de ces investigations » (p. 595).

[14] « …nous ajouterions l’exigence que […] les paroles de l’enfant soient composées (zusammengesetzt) de paroles qu’il a effectivement prononcées dans la vie et qui se rattachent à des événements importants pour le père. Par exemple la plainte : Je brûle à la fièvre qu’avait l’enfant quand il est mort, et les mots : Père, ne vois-tu donc pas ? à une autre occasion inconnue de nous mais riche en affects » (p. 562).

[15] « Le Roi des aulnes (Erlkönig) » ; in Anthologie bilingue de la poésie allemande, Paris, 1993, p. 400-403 : « Père, ne vois-tu pas le roi des aulnes ? / Le Roi des aulnes avec sa traîne et sa couronne ?» (v.6-7) ; « Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas / Les filles du Roi des aulnes dans cet endroit lugubre ? » (v.21-22). La ballade est tellement célèbre que bien des éditeurs de la Tramdeutung y font référence (p. 562, n. a ; L’interprétation du rêve, trad. Jean-Pierre Lefebvre, Paris, 2010, p. 552, n.1).

[16] Après qu’Achille eut exercé sa vengeance ravageante, alors qu’à la veille des funérailles de Patrocle, « enfin le sommeil le prend qui délie les soucis de son cœur (thumou) », « l’âme du pauvre Patrocle », tout semblable (eikuia) au vivant mais tel un simulacre (eidolon) insaisissable, dénué de  phrenes ou une fumée qui fuit avec un cri de chauve-souris, « se tient au-dessus de sa tête et lui adresse ces paroles (muthon) : “Tu dors, m’as-tu donc oublié, Achille ? / Tu ne me négligeais pas vivant, mort tu me négliges / Ensevelis-moi au plus vite, pour que je puisse pénétrer les portes de l’Hadès / Des âmes, des simulacres de défunts sont là qui me retiennent / Et ne me laissent pas me mêler à elles par-delà le fleuve / Et j’erre vainement à travers la demeure d’Hadès aux larges portes. / Tends-moi la main, je t’en implore et plus jamais / je ne sortirai de l’Hadès, quand me sera échue ma part de feu” » (Iliade, ch.23, v.62-107).

[17] p. Pachet, op. cit., p. 74-75 : « Or viser le présent du rêve [qu’oblitère l’interprétation], suppose d’abord de ne pas se laisser endormir par la veille, plus hypnotique à certains égards que le sommeil : car non contente de se construire ou reconstruire sur l’oubli presque total des images de la nuit, elle les dé-réalise aussi, comme un vainqueur semant sur les ruines d’une ville détruite… ».

[18] Cf. le sommeil sélectif des nourrices : ‘L’accomplissement du désir de dormir est, comme le montrent des exemples bien connus du sommeil des nourrices, etc., tout à fait compatible avec l’entretien d’une certaine dépense d’attention dans une direction déterminée » (p632 ; cf. p. 232 et 626-27).

[19] Cf Erlkönig, v.27 : « Mon père, mon père, maintenant il me saisit (jetzt fasst er mich an) ».

[20] J.Lacan, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Séminaire XI, Paris, 1973, p. 58 : « Mais l’enfant mort prenant son père par le bras, vision atroce, désigne un au-delà qui se fait entendre dans le rêve ».

[21] « …quand tout le monde dort, à la fois celui qui a voulu prendre un peu de repos, celui qui n’a pu soutenir la veille et celui dont, sans doute devant son lit, quelqu’un de bien intentionné a dû dire – On dirait qu’il dort … » (id.).

[22] Cf. Erlkönig, v.13-14 : « Mon père, mon père, quoi ? tu n’entends donc pas / Ce que le Roi des aulnes me promet à voix basse ».

[23] p. Pachet, op. cit., p. 63 : Dormir c’est oublier ce qu’est la mort.

[24] Id., p. 83.

[25] Id., p. 86-87 ; cf. le n° 69 de L’arc consacré à D.W.Winnicott, Aix-en-Provence, 1977, p. 38.

[26] Que souligne le « donc (denn) ».

[27] p. Pachet, op. cit., p. 87 : « La dormeuse [Clare Winnicott], comment peut-elle se faire dire ce qu’elle ne sait pas par une figure qui dépend d’elle et d’elle seule ? ». .

[28] Cf. les derniers mots du récit de Clare Winnicott : « Et c’est ainsi qu’au travers de ce rêve de jeu, la vie, la mort, la sienne, la mienne, je les ai éprouvées comme une réalité » (id.).

[29] A moins que le rêve respire, au bout du compte, « comme le calme d’un champ de cadavres, (où) on ne flaire plus rien de la rage du massacre (vom Toben der Schlacht) » (p517, à propos du rêve de la monographie botanique).

[30] Selon le terme de Lacan, in Le désir et son interprétation, 26 nov.1958, Publication de l’Association freudienne internationale, Paris, 1994, p. 61.

[31] Id., p. 62.

[32] Ce que Freud mentionne incidemment dans une autre version - contemporaine (1911) - du même rêve, à laquelle d’ailleurs il renvoie (cf. p. 479) et qui clôt les Formulations sur les deux principes du cours des événements psychiques : « …et combien c’aurait été terrible (wie schrecklich) si le père s’en était douté (wenn der Vater dies geahnt hätte) «  (Résultats, idées, problèmes, t. I, Paris, 1984, p. 142).

 

 

 

 

 


 


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