Exergue n° 79

 

« Dans la peinture japonaise sont souvent représentés des brouillards horizontaux ou verticaux “kasumi”. Ils signifient un trouble dans le déroulement de la narration, une transition dans le temps, un passage plus fantastique ou merveilleux. »

 Jean-Lionel Dias, Kasumi, transition contemporaine,
exposition de photographie : bourse des talents à la BNF, décembre 2012-février 2013

 
 


Tiphaine Pocquet

11/05/2013

La transition comme brouillard il faut oser. Et sur les photographies de Jean-Lionel Dias, la brume omniprésente. On voit les noms de lieux s'effacer sur les panneaux de direction et l'horizon disparaître. Il y a des flèches encore, des sens sur ses clichés mais plus de destination. Restent alors des routes droites et vides, une terre labourée sans homme : espaces vains d'une civilisation morte dit-il. Ou pourquoi pas au contraire, lieux à réinventer, à repeupler disons-nous. Redonner nom aux lieux, retrouver sens aux sens, partager une terre, fouler enfin les routes désertes, serait-ce le brouillard d'une autre transition contemporaine ?