Abécédaire

 
 Cheval
 
 


Hélène Merlin-Kajman

24/10/2015

 Le cheval

– le cheval ! –

Est un animal

Extraordinaire

Que je m’en vais

Vous conter

En sept points.

1) Le mange qui veut. Pas moi, en tout cas.

2) L’attrape qui peut : il redevient facilement sauvage, existe à l’état sauvage, et se dresse.

(Quand un cheval de selle n’avance pas malgré les grands coups de talons qu’on lui donne, c’est qu’il a pas mal perdu de son équidité.)

3) Le cheval de trait est supérieur au bœuf en raison de sa maniabilité et de son intelligence. Mais sa vivacité toute relative l’apparente quand même à ce dernier. On comprend aisément qu’il ait failli disparaître : la locomotive à vapeur et le tracteur vont bien plus vite que lui. (Pour la comparaison avec l’avion, Pégase reste un cas d’espèce). Mais l’avenir de la planète dépend peut-être de lui (cf. les pratiques écologistes du cheval de labour).

4) Rien n’est plus vibrant, plus fougueux, plus aérien, plus harmonieux, qu’un beau cheval monté par un bon cavalier, quel que soit son style et quelle qu’en soit la fin (cf. les frises du Parthénon, l’École espagnole de Vienne, l’incroyable « sorcier brésilien », cavalier de saut d’obstacle, Nelson Pessoa, un steeple-chase...). C’est alors que, faisant corps avec l’homme, le cheval mérite son nom de « noble animal ». Bien sûr, sa noblesse n’est pas moins dépassée que l’autre. Il n’empêche : le cheval a une bouche, des jambes, une robe dont la couleur se nuance de mille mots (jamais marron, rarement blanche, rarement noire, mais grise, baie, baie brune, alezane, pommelée, etc.), des allures enfin : le pas, le trot, le galop...

5) Le cheval tient le milieu entre le centaure et la mule comme l’homme entre l’ange et la bête. Youpi ! le cheval est une chimère.

6) Sans le cheval, sans la cavale, sans le poulain et la pouliche, sans la crinière et les frissons de la robe en écume, sans le mors aux dents et l’étalon qui se cabre, sans les chevauchées et les cavalcades, l’être humain manquerait d’un nombre infini d’images et de frissons pour se raconter. Même si nous ne le savons pas (sinon en rêve), nous vivons dans l’intimité des chevaux.

7) Parmi les odeurs de campagne, celle du fumier de cheval est un pur bonheur olfactif.

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