Séquence n° 2

 

 

 

Préambule            

 

Après une première séquence d'enseignement à destination des 6e, Virginie Huguenin propose ici un deuxième document pédagogique visant à favoriser le partage transitionnel des textes littéraires. Centré sur l'entrée « Vivre en société » du programme de cycle 4 et conçu plus particulièrement pour une classe de 5e, cet ensemble de séances se saisit de nouveau d'un corpus de fables pour mettre en question les valeurs attachées au rire dans notre société. Jeux de rôle, exercices de mise en voix, discussions axiologiques donnent vie aux textes passés et contemporains, les mettent en scène dans l'espace de la classe, les placent parfois au milieu même de la vie des élèves.

L. F.

  

Virginie Huguenin est enseignante dans un collège de Seine-Saint-Denis.

 

 


 

 

« Vivre en société » :
les textes littéraires peuvent-ils nous y aider ?


 

Virginie Huguenin

08/07/2017 

         
                                               

Une version PDF de cette séquence peut être téléchargée ici. Les polycopiés sont disponibles sous format PDF en suivant les liens indiqués ci-dessous.

Niveau : 5e

Durée : environ quatre semaines

Problématique de la séquence :
Les textes littéraires, de l’Antiquité, de l’époque classique et de nos jours peuvent-ils encore nous aider à élaborer des formes civiles de partage qui apaisent les rapports humains et nous permettent de mieux vivre en société ?

 

Lectures :

      • « Le Corbeau et le Renard », La Fontaine : poly 1
      • « Le corbeau et le renard », Ésope : poly 3
      • « Corbeau et Renard », Helio Milner : poly 4
      • « Le Renard et le Coq », La Fontaine : poly 6
      • Le Roman de Renart, La pêche à la queue : poly 7
      • « Le Renard ayant la queue coupée », La Fontaine : poly 8

 

Lectures cursives :

      • « Le Renard et le Bouc », La Fontaine.
      • « Le Renard et la Cigogne », La Fontaine.

 

Objectifs :

- Découvrir la tradition des fables de l’Antiquité à nos jours à travers un animal du bestiaire comique : le renard.
- Définir deux fonctions du rire : plaire et instruire.
- Définir deux ressorts du rire : la tromperie (par la ruse) et le principe de l’arroseur arrosé.
- Analyser un enjeu du comique : de qui rit-on ? Avec qui rit-on ? Contre qui rit-on ?
- Découvrir ce qu’est le partage du rire.
- Découvrir une des fonctions de la littérature : créer au sein des textes des situations d’injustice que l’on peut revivre et résoudre à travers eux.

 

Langue :

      • Grammaire, orthographe
        - Les types de phrase.
        - La ponctuation : les divers points, les majuscules.
        - Quelques homophones à adapter selon sa classe.
      • Le Verbe
        - Les emplois du présent de l’indicatif : le présent de narration, le présent de vérité générale.
        - Révision du passé-composé de l’indicatif.
        - La voix active, la voix passive.
      • Lexique
        - Vocabulaire de la poésie (révisions).
        - Histoire des mots : travail sur l’étymologie et l’évolution sémantique du mot « fable ».
        - La formation des mots : travail sur le mot « fable ».

Oral :
- Lire seul à voix haute un texte préparé à la maison.
- Lire à plusieurs voix une fable.
- Débattre à l’oral en s’exprimant dans un niveau de langue approprié.

Écriture :
- Raconter une expérience.

 

Séance 1 : De quoi rit-on ? (1h)

      • Support : dictionnaire
      • Déroulement de la séance : Les élèves sont invités à réfléchir aux objets textuels qui les font rire puis un échange oral avec l’enseignant a lieu en classe. L’enseignant note au tableau les idées des élèves et les organise en distinguant les textes selon leur genre sans expliquer son opération d’organisation qui doit intriguer les élèves. Ceux-ci sont ensuite invités à réfléchir au classement opéré par l’enseignant au tableau qui, s’ils ne comprennent pas, leur explique qu’en littérature, les textes sont triés selon leur genre littéraire : roman, poésie, théâtre. Selon les réponses proposées par les élèves, l’enseignant peut les amener à citer des titres de fables voire à réciter des poèmes ou des fables (même si ce ne sont que quelques vers) pour activer chez eux le plaisir de la remémoration. Il les prépare ainsi à la prochaine séance au cours de laquelle ils aborderont une fable dont ils doivent deviner le titre à partir d’une énigme : dans quelle fable de La Fontaine un animal se moque-t-il d’un autre ? La polysémie du mot « moquer » posera certainement problème aux élèves et c’est le but. Avant de résoudre l’énigme, les élèves doivent donc en classe chercher les sens du mot « moquer » et trouver qu’il peut signifier, quand il est précédé du pronom « se » et suivi de la préposition « de » : « faire de quelqu’un un sujet de plaisanterie » et, quand il est utilisé sans le pronom ni la préposition : « tourner en ridicule quelqu’un ». Sans s’appesantir sur les questions de la transitivité verbale et de la réflexivité des verbes, l’enseignant doit amener les élèves à s’interroger sur ce que peut sous-tendre une plaisanterie : le ridicule, voire l’humiliation pour celui qui est moqué. À la maison, les élèves cherchent et écrivent une ou plusieurs réponses à l’énigme.
      • Plan de cours écrit possible :
        1. Qu’est-ce qui me fait rire ?
        2. Les grands genres littéraires.
        3. Que signifie « moquer » ? « se moquer » ? Énigme et recherche dans le dictionnaire.

 

Séance 2 : « Le Corbeau et le Renard », de La Fontaine (1h)

      • Déroulement de la séance : Les élèves lisent la fable en silence pour la découvrir ou la redécouvrir. L’enseignant la lit ensuite à voix haute. Après la lecture, les élèves doivent parvenir à écrire une phrase expliquant ce qu’ils ont compris de la fable. Ensuite seulement, ils peuvent poser des questions de vocabulaire. L’intérêt de cette démarche est de leur faire comprendre qu’il n’est pas nécessaire de connaître tous les mots pour comprendre et apprécier un texte. Le vocabulaire peut être recherché dans le dictionnaire mais là encore, il est tout à fait possible de faire deviner aux élèves le sens des mots qui leur sont inconnus. Une lecture expressive du texte les aidera grandement et facilitera leur compréhension. L’analyse de la fable pourra porter sur la parole persuasive du renard qui flatte le corbeau. L’emphase du discours du Renard pourra être étudiée à travers le vocabulaire, les phrases exclamatives (les types de phrases pourront être révisés), la métaphore du Phénix (la figure de style de la métaphore pourra être revue et la référence mythologique pourra être élucidée). À la maison, les élèves peuvent faire une recherche biographique sur l’auteur qui sera corrigée en classe et surtout, les élèves devront répondre à cette question en la justifiant : « Suis-je plutôt Corbeau ou plutôt Renard ? Justifiez votre réponse par le récit d’une expérience où vous avez trompé ou été trompé par quelqu’un ». Par cette question, il s’agit de les amener à s’identifier à un personnage pour que leur soit sensibles, plus tard dans la séance, les limites du rire.
        Pour préparer la séance suivante, les élèves cherchent à la maison qui était La Fontaine.
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Qu’est-ce que je comprends de la fable ?
      2. Compréhension et analyse du texte
        a- La parole persuasive et trompeuse du renard
        b- Les types de phrase (révisions)
      3. Suis-je plutôt Corbeau ou plutôt Renard ? Justifiez votre réponse par le récit d’une expérience où vous avez trompé ou été trompé par quelqu’un.
      4. Une biographe de La Fontaine (à partir d’une recherche à la maison).

 

Séance 3 : L'histoire et la formation des mots (2h)

      • Support : poly 2 et Manuel de Français niveau 5ème, édition Nathan, collection « Terre des Lettres », 2010, p. 360
      • Déroulement de la séance : Les élèves rendent compte de leur recherche sur La Fontaine, puis sur le sens du mot « fable », et élucident les sens de ce mot, aidés par l’enseignant. Le cours se construira à partir du double sens du mot « fable » tiré du latin « fabula» et de la polysémie du mot qui peut signifier « histoire racontée » ou bien « mensonge ». Dans ce cours, il s’agit aussi d’apporter une réponse à une question qui revient souvent dans la bouche des élèves parlant d’une histoire fictive : « Mais c’est vrai ? Ça s’est vraiment passé ? » Il s’agit de leur faire comprendre que les questions qui les travaillent sont légitimes. En effet, la langue elle-même jette le doute sur la littérature : ainsi, une fable serait un mensonge. Mais il s’agira d’apprendre aux élèves, au long de la séquence, à réorienter leurs interrogations pour identifier ce que la littérature emprunte au réel pour mieux nous aider à voir et résoudre les difficultés qu’on y rencontre.
        Pour le travail sur la langue strictement, les élèves sont invités à chercher dans un dictionnaire d’autres mots formés à partir du mot « fable » comme « fabuliste » ou « affabulateur ». L’enseignant transcrit au tableau, dans deux colonnes distinctes, les mots proposés par les élèves qui doivent trouver la logique de cet ordre qui discrimine le sens premier du mot (qui renvoie à l’histoire racontée) et le sens négatif du mot, synonyme de mensonge. Il propose un travail identique sur la racine « fa » et les invite à chercher les mots « fatal » et « fée » qui doivent les mener vers des définitions relatives à la fiction. Puis il distingue (par des barres transversales par exemple), le radical des suffixes ou préfixes. Les élèves doivent comprendre ce que fait l’enseignant et citer de mémoire les mots « préfixe » et « suffixe » qu’ils connaissent pour les avoir étudiés par le passé. Toute la classe complète alors une leçon à trous puis l’enseignant leur propose des exercices sur la formation des mots.Les dernières minutes du cours peuvent être consacrées à un petit atelier de lecture, à voix haute et à plusieurs voix, de la fable « Le Corbeau et le Renard » de La Fontaine. Il est au préalable demandé aux élèves de dire à quel personnage de la fable ils s’identifient le plus facilement avant de les inviter à se partager le texte, en fonction de leur réponse. Cet exercice en classe fait d’emblée du texte un objet de partage, au sens strict du terme : les élèves divisent le texte et se répartissent les vers pour en faire une lecture expressive, à deux voix. Les élèves se montrent souvent bien plus investis et performants que lors d’une récitation devant la classe, après un apprentissage de la fable fait dans la solitude. Au reste, les élèves finissent par connaitre la fable par cœur, à force de la lire et de la répéter.
        Pour préparer la séance suivante, les élèves cherchent à la maison qui était Ésope.
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Que signifie le mot fable ?
      2. J’observe
      3. Leçon : la formation des mots
      4. Exercices

 

Séance 4 : La tradition des fables (2h)

      • Déroulement de la séance : Les élèves lisent silencieusement la fable d’Ésope puis l’enseignant la leur lit à voix haute. À l’oral, les élèves s’expriment sur la fable et comparent la fable de La Fontaine à celle d’Ésope à l’aide, par exemple, d’un tableau à double entrée. Le professeur attire tout particulièrement leur attention sur la forme (prose/vers) et le but des textes (enseigner/divertir). Puis il les invite à réfléchir à la transmission des textes: comment expliquer qu’une histoire de l’Antiquité se retrouve sous la plume de La Fontaine ? Peut-on envisager que cette histoire ait un quelque chose qui lui permette de traverser les siècles ? Pourquoi éprouve-t-on le besoin de lire, relire, transmettre ces textes ? L’enseignant écoute les élèves et fait une synthèse de leur réflexion qui pourra évoluer au cours de la séquence.
        Les dernières minutes du cours peuvent être consacrées au petit atelier de lecture à voix haute de la fable « Le Corbeau et le Renard » de La Fontaine. Si les élèves sont disposés à être enregistrés, il est possible de le faire afin qu’ils puissent s’écouter et se corriger. Ces enregistrements peuvent être également le moyen d’un partage étendu des textes puisque l’enseignant peut faire entendre les élèves enregistrés à d’autres classes qui apprécient souvent de savoir « ce que les autres font ».
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Qui est Ésope ?
      2. Comparaison des deux fables d’Ésope et de La Fontaine
        a- Fable en prose, fable en vers.
        b- Le but des fables : enseigner et divertir.
      3. Réflexion sur la transmission des textes et la tradition des fables.

 

Séance 5 : Le passé composé de l'indicatif (2h)

      • Support : Manuel de Français niveau 5ème, édition Nathan, collection « Terre des Lettres », 2010, not. p. 339 et 341
      • Déroulement de la séance : Cette séance de grammaire est décloisonnée et prépare une leçon sur la voix active et la voix passive. Les élèves seront amenés à réviser un temps de l’indicatif à travers l’observation de phrases simples au tableau comme : « Le Renard a trompé le Corbeau » ou « Le Renard a volé le fromage du Corbeau ». L’enseignant invite les élèves à s’intéresser au verbe et à lui dire tout ce qu’ils savent de ce verbe : infinitif, sujet… mais aussi temps. Quand le mot « passé composé » surgit, l’enseignant conduit les élèves à s’interroger sur le sens de ce mot : pourquoi « passé » ? et pourquoi « composé » ? Il s’agit de leur faire retenir que le passé composé est composé de deux mots qu’ils peuvent d’ailleurs nommer : même les plus faibles peuvent se souvenir des mots « auxiliaire » et « participe passé », ce qui active chez eux le plaisir de remémoration. L’enseignant amène ainsi les élèves à élaborer par eux-mêmes à l’oral la leçon qu’ils lui dicteront ensuite pour qu’il l’écrive au tableau. Cette façon de faire évite aux élèves de trouver dans leur leçon des mots qu’ils ne comprennent pas. Évidemment, l’enseignant corrige les fautes de syntaxe et les termes inappropriés. Il propose ensuite quelques exercices et adapte selon le niveau des élèves.
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Observation
      2. Leçon : Exemple de leçon dictée par des élèves : Le passé composé est un temps du passé composé de deux mots : l’auxiliaire (être ou avoir) et le participé passé. Certains verbes peuvent utiliser les deux auxiliaires (exemple : elle a monté les marches / Il est monté à l’étage) mais souvent, il faut choisir entre l’auxiliaire être ou avoir.
      3. Exercices

 

Séance 6 : La morale de la fable (2h)

      • Déroulement de la séance : L’enseignant et les élèves comparent les morales des fables d’Ésope et La Fontaine. Dans un premier temps, à l’oral, l’enseignant attire l’attention des élèves sur la forme brève et concise de la fable et l’utilisation du présent de vérité générale (une petite révision des emplois du présent peut être faite ici). À l’aide du travail oral, la classe élabore une petite leçon sur la morale que l’enseignant écrit au tableau, corrigeant au besoin le choix des mots, la syntaxe... Puis l’enseignant invite les élèves à s’exprimer sur ces morales. Les apprécient-ils ? Si oui, pourquoi ? Si non, qu’aimeraient-ils y voir changé ? Le but est de sensibiliser les élèves au fait que chaque morale leur est adressée, offerte, un peu comme un cadeau. Il est important que les élèves comprennent que la simplicité de la morale d’Ésope (« Cette fable est une leçon pour les “sots” ») recouvre un don ambigu. En effet, les lecteurs qu’ils sont aiment certainement, comme le corbeau, être complimentés et ont besoin de faire confiance à ceux dont ils recherchent la reconnaissance. Cela fait-il d’eux des « sots » ? L’enseignant, pour faciliter la compréhension de ce point, peut mettre en abyme une situation de classe où celui qui passe à l’oral devant tout le monde pour lire une fable serait, comme le corbeau, en quête de compliments (d’où l’importance du volontariat) et dans un rapport de confiance qui ne le laisserait pas envisager que ses camarades et le professeur soient des renards. A contrario, la morale de La Fontaine, peut-être moins séduisante car moins simple à saisir, se donne davantage comme une mise en garde qui préserve le lecteur trop confiant (« Mon bon Monsieur ») en l’aidant à comprendre les machinations du flatteur, qui pourrait chercher à le tromper, pour mieux s’en protéger.
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Qu’est-ce qu’une morale ?
      2. Les emplois du présent de l’indicatif.
      3. Qu’est-ce que je pense des morales d’Ésope et La Fontaine ?

 

Séance 7 : « Corbeau et Renard », d'Helio Milner (2h)

      • Support : poly 4 et dictionnaire
      • Déroulement de la séance : L’enseignant lit les premiers vers de la fable qu’il projette ou recopie au tableau de manière à ce que les élèves n’aient pas la fable en entier. Puis il laisse les élèves s’exprimer à l’oral : cette fable leur rappelle-t-elle quelque chose ? Ce cours prolonge celui portant sur la tradition des fables et, dans une démarche analogue à celle de la séance 4, la classe aidée par l’enseignant peut faire un travail comparatif des deux fables. Quelles sont les similitudes et les différences si l’on compare le texte d’Helio Milner à celui de La Fontaine ? La classe aidée par l’enseignant constate que si le personnel reste le même, les rôles sont inversés puisque c’est au tour du corbeau de flatter et de tromper le renard. Autre différence : l’enjeu de la tromperie n’est pas un fromage mais un coquelet bien vivant… L’enseignant peut faire réfléchir un instant les élèves à cette variation. La situation d’un renard qui s’apprête à tuer puis dévorer un coquelet est-elle parfaitement comparable à celle d’un corbeau ou d’un renard voulant manger un fromage ? Il s’agit de faire comprendre aux élèves que la situation est plus grave que dans la fable de La Fontaine : il est question de vie ou de mort comme le suggèrent les « cris » poussés par le coquelet.  Pour amener les élèves à bien saisir cela, l’enseignant peut proposer un petit travail d’écriture amenant les élèves à s’identifier au coquelet : « Si le Renard et le Coq pensent et parlent, le coquelet ne dit rien. Que dirait-il s’il devait parler ? »
        Après avoir adopté le point de vue du coquelet, il s’agit d’amener les élèves à comprendre la démarche du Corbeau : en flattant le Renard, que cherche-t-il à faire ? Sa ruse a-t-elle le même objectif que celle du Renard dans la fable de La Fontaine ? Différentes propositions peuvent être notées au tableau. On peut, par exemple, s’attendre à ce que quelques élèves pensent que le Corbeau veut récupérer la proie pour lui-même. Or la suite de la fable révèle que la démarche du Corbeau se trouve toute tournée vers celui qui est en danger. Elle est gratuite et sans arrière-pensée envers le coquelet, son semblable (c’est un oiseau !) qui, si la fable ne le dit pas, détale sans demander son reste comme on peut l’imaginer. Il s’agira d’amener les élèves à réfléchir à cela sans émettre de jugement, au travers d’un exercice d’écriture où l’élève devra raconter une expérience : « Vous aussi aideriez-vous quelqu’un sans rien attendre en retour ? Justifiez votre réponse à cette question par le récit d’une expérience où vous avez gracieusement aidé ou été aidé ».
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Une comparaison de la fable d’Helio Milner avec la fable de La Fontaine
      2. Exercice d’écriture : « Si le Renard et le Coq pensent et parlent, le Coquelet ne dit rien. Que dirait-il s’il devait parler ? »
      3. Dans quel but le Corbeau flatte-t-il le Renard ?
      4. Exercice d’écriture : « Vous aussi aideriez-vous quelqu’un sans rien attendre en retour ? Justifiez votre réponse à cette question par le récit d’une expérience où vous avez gracieusement aidé ou été aidé ».

 

Séance 8 : « Tel est pris qui croyait prendre » : la voix active et la voix passive (2h)

      • Support : poly 5 recto-verso
      • Déroulement de la séance : Le professeur invite les élèves à réfléchir à deux termes grammaticaux, « actif » et « passif » en leur demandant d’écrire toutes les idées que leur inspirent ces mots. L’enseignant recueille ensuite les propositions des élèves au tableau sous forme de « nuage de mots » que les élèves recopient ensuite. Puis l’enseignant propose aux élèves un exercice d’observation élaboré en lien avec le contenu des leçons précédentes. Par exemple, il écrit « Phrase 1 : Dans la fable “Le Corbeau et le Renard”, le Renard …………………… le Corbeau (piéger) » et invite les élèves à compléter le vide laissé dans la phrase à l’aide de l’infinitif entre parenthèses. Puis il renouvelle l’exercice avec la « Phrase 2 : Dans la fable “Le Corbeau et le Renard”, le Corbeau …………………… par le Renard (piéger) ». Enfin, l’enseignant interroge les élèves en leur demandant qui du Corbeau ou du Renard est le plus actif avant de leur expliquer la forme active à partir de l’exemple du tableau : le Renard, sujet de la phrase 1, est « actif » car il fait l’action de piéger. Au contraire, dans la phrase 2, le Corbeau, subissant l’action, est donc « passif » : l’action est accomplie par un « complément d’agent» (souligné dans la phrase). L’enseignant note quelques mots-clés au tableau (actif, passif, subir, faire…) dont les élèves s’aideront pour compléter, seuls ou en groupe, le polycopié de la leçon à trous qui leur sera distribué ensuite. Pour la partie de la leçon portant sur le complément d’agent, les élèves peuvent solliciter l’aide de l’enseignant. Ce dernier les laisse en revanche élaborer leurs propres exemples. Quand la leçon est complétée, les élèves peuvent passer aux exercices.
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Selon moi, que signifie « actif » ? Que signifie « passif » ?
      2. Exercices d'observation
      3. Leçon
      4. Exercices

 

Séance 9 : « Le Renard et le Coq », de Jean de La Fontaine (2h)

      • Déroulement de la séance : Les élèves découvrent la fable au cours d’une lecture silencieuse puis l’enseignant lit la fable à voix haute. Il propose ensuite un travail de compréhension du texte en l’orientant principalement sur le rôle des protagonistes dans la fable et invite les élèves à comparer cette fable à celle du « Corbeau et le Renard » de La Fontaine étudiée précédemment. Les élèves doivent parvenir à voir que les rôles sont inversés par rapport à la fable mettant en scène le Corbeau et que c’est au tour du Renard d’être berné par le volatile, tout comme dans la fable d’Helio Milner. Les places sont donc réversibles et celui dont on riait se trouve désormais en position de force. L’enseignant est attentif aux réactions des élèves qui auparavant peut-être s’étaient identifiés au renard : il s’agit de voir s’ils éprouvent de la satisfaction à le voir piégé à son tour et, le cas échéant, il convient d’élucider les causes de ce type de rire en définissant le principe comique de l’arroseur arrosé qui sous-tend ce texte au sein duquel se déploie une scène quasi judiciaire. En effet, si le Coq est un avatar du Corbeau (et le rapprochement de ces deux personnages peut faire l’objet d’une réflexion de la part des élèves : ce sont des volatiles, le nom d’un oiseau rappelle l’autre grâce aux lettres initiales C et O et enfin, ils sont tous les deux perchés dans un arbre), alors La Fontaine « répare » une injustice faite au Corbeau en faisant triompher son cousin le Coq, victime sauvée de justesse dans la fable d’Helio Milner.
        Le travail d’identification aux personnages se poursuit par le biais d’un atelier lecture à plusieurs voix. Il est demandé à un élève qui s’était identifié précédemment au Renard trompeur, de lire la partie du Renard dans la fable « Le Renard et le Coq ». Un autre élève, qui pouvait s’être identifié au Corbeau, se charge de faire le Coq. Il s’agit de faire sentir aux élèves que les places bougent et ne sont pas figées. Tous les élèves se plient à l’exercice mais la lecture devant toute la classe tout comme l’enregistrement se font sur la base du volontariat des élèves.
      • Plan de cours écrit possible :
      1. Compréhension du texte
      2. Un principe comique : l’arroseur arrosé.

 

Séance 10 : « La pêche à la queue » (2h)

          • Déroulement de la séance : L’enseignant lit à voix haute le texte, après que les élèves en ont fait une lecture silencieuse. À l’oral, les élèves sont invités à s’exprimer sur le texte qu’ils ont lu et entendu. Ils procèdent à une activité de compréhension de texte axée sur l’ambivalence du comique : si l’on se place du côté du renard, on rit avec lui ; si l’on se place du côté du loup, on ne rit plus. Le professeur rend les élèves attentifs au vocabulaire employé par le narrateur pour décrire la blessure et la douleur du Loup et en analyse l’aspect pathétique qui coupe court au rire. Le professeur propose ensuite un exercice d’écriture : les élèves ont-ils un jour vécu ou assisté à une scène où une plaisanterie ne se révélait finalement pas drôle ? Les élèves pourront, sur la base du volontariat, lire leur travail à voix haute, devant la classe.
          • Plan de cours écrit possible :
          1. Le pathétique
          2. Peut-on rire de la blessure d’Ysengrin ?
          3. Activité d’écriture : « Avez-vous un jour vécu ou assisté à une scène où une plaisanterie ne se révélait finalement pas drôle ? »

 

Séance 11 : « Le Renard ayant la queue coupée » (2h)

          • Déroulement de la séance :L’enseignant lit à voix haute le texte, après que les élèves en ont fait une lecture silencieuse. À l’oral, les élèves sont invités à s’exprimer sur le texte qu’ils ont entendu et à le comparer au texte « La Pêche à la queue » précédemment vu en classe. Ils procèdent à une activité de compréhension de texte orientée cette fois-ci sur la fonction réparatrice des textes. Les élèves doivent comprendre que les textes, en ce qu’ils favorisent l’identification avec le lecteur, le font entrer à l’intérieur de la fiction pour lui permettre de vivre ou revivre des injustices dans un espace qui leur offre réparation : ici, alors que le Renard avait mutilé le Loup dans le Roman de Renart, le Renard se voit à son tour privé de sa queue. Encore une fois, les places s’inversent mais ce qui prime, c’est que le pathétique est converti en rire léger : aucun pathos chez La Fontaine qui autorise ainsi son lecteur à s’amuser du malheur du renard. Une lecture d’images permettra aux élèves de faire le lien avec ce qu’ils vivent grâce à un travail sur la personnification : c’est une leçon délivrée par les auteurs comme les illustrateurs de dire que ce que vivent les animaux dans les fictions peut être vécu par les lecteurs dans la réalité. Ces derniers auront cependant été prévenus et trouveront parfois dans les textes littéraires de quoi se guérir des injustices, petites ou grandes, qu’ils subissent dans la vie.
          • Plan de cours écrit possible :
          1. Compréhension du texte
          2. Quel est le rôle de la personnification dans les fables et dans les textes ?
Powered by : www.eponim.com - Graphisme : Thierry Mouraux   - Mentions légales                                                                                         Administration